Semble léger et humoristique dans un premier temps pour laisser place à un panorama dramatique et réaliste de la condition aborigène (scène de tonsure face caméra d'une très grande violence psychologique). Le film repose intégralement sur le talent formidable de David Gulpilil, lequel semble parfois prendre la place du conteur en se parlant à lui-même, dirigeant la scène (séquence où il s'adonne à la peinture sous un chétif abris construit dans le bush, par exemple). Rold De Heer ne cherche pas à susciter l'apitoiement sur le sort d'un marginal inadapté, mais plutôt de dresser le portrait de deux mondes immiscibles, du moins dans l'esprit de Charlie, pour qui être aborigène consisterait à poursuivre une existence dans un espace-temps fantasmatique, éteint, celui de ses ancêtres, de son enfance. 6,5/10