Avril 1914, voici donc la toute première réalisation de Chaplin, une vraie pièce de musée ! C’est toujours produit par Keystone et Mack Sennett n’est donc pas loin.
Dans un parc, un homme courtise une femme. Celle-ci exige de lui un cadeau et l’homme finit par s’exécuter. Mais avant même d’avoir pu offrir cette belle montre (et non chronomètre, bon sang), il se la fait tirer par un pickpocket. S'ensuivent quiproquos et courses-poursuites.
Le deuxième mensonge du titre, mais c’est habituel, c’est l’appel de la présence du personnage de Charlot. À ce moment-là, Charlot n’existe pas encore vraiment. Le personnage incarné par Chaplin à bien les traits du célèbre vagabond et certains de ses attributs (canne, chapeau, moustache) mais nullement le caractère. Ainsi, notre pickpocket est moqueur, querelleur, fourbe, éventuellement bagarreur, assez désagréable en définitive. Pour autant, l’intrigue est bien construite et le twist est assez surprenant. Les péripéties impliquent d’autres voleurs et un policier peu perspicace. On notera que le parc est toujours ce même parc que l’on voit dans toutes les productions Keystone ou presque, ce qui est assez lassant à vrai dire. Reste que l’on rit et sourit au moment du retournement de l’intrigue.
Et donc ? Une première réalisation plutôt réussie si on la compare aux précédentes productions de Mack Sennett. Il y a du pain sur la planche pour donner un peu d’épaisseur à tout ça, mais certaines bases sont déjà là.
La scène qu’on retiendra ? Ce retournement de situation qui va changer la perception que l’on a des personnages. Futé !