Lorsque la 1e guerre mondiale éclate, les journaux s’interrogent : Chaplin est britannique et ne s’enrôle pas. Cela a-t-il du sens de réaliser des petites comédies quand le monde est à feu et à sang ? Ne devrait-il pas lutter avec ses compatriotes ? Ce à quoi Chaplin répond : « j’attends un appel, je suis inscrit sur la liste d’enrôlement ». C’est finalement l’ambassade qui vient à son secours : Chaplin est réformé, son poids est insuffisant. Elle publie même une déclaration : « Chaplin est bien plus utile à la Grande-Bretagne en gagnant de l'argent et en achetant des obligations de guerre que dans les tranchées ». Car Chaplin s’il ne peut aller sur le front, mène la guerre à sa façon. Dans un premier temps, il fait des tournées dans le pays pour récolter de l’argent et soutenir l’effort de guerre. Et dans un 2e temps, il décide de réaliser une comédie sur la guerre. Tous ses amis lui déconseillent cette idée, mais il suit son intuition et cela donnera Shoulder Arms.
Shoulders Arms est composé de deux parties. Dans la première Chaplin parodie la vie des soldats dans les tranchées : les tours de garde, la réception du courrier, le partage de la chambrée, les attaques. Dans une deuxième partie, il est envoyé en mission de reconnaissance en territoire ennemi. Cette mission va finalement tourner à la gloire du petit poilu.
Auprès de Chaplin joue Sydney, le frère aîné de Charlie Chaplin incarnant le Kaiser et Edna Purviance, avec qui il a tourné 35 films, et incarnant ici une jolie française.
A travers ce film, Chaplin tout en faisant rire, évoque la souffrance des soldats et l’enfer des tranchées : la peur, la solitude, la nostalgie du pays, la saleté, le manque de nourriture, les inondations. Le rire qu’il provoque est un remède au désespoir, un soutien pour le moral des troupes. L’effet recherché a atteint son but car le film a connu un grand succès auprès des soldats. Un journaliste écrira même : « Chaplin nous donne le premier film vrai sur la guerre sans y avoir été ».