Charlots Connection par Incertitudes
Charlots Connection est l'avant-dernier film des Charlots et le dernier film que tournera Gérard Rinaldi avec toute la bande, préférant se consacrer à la télévision (où il y tournera Marc et Sophie) et le doublage. Car celui qui incarnait l'âme des Charlots, dixit Jean Sarrus le jour de ses obsèques, n'était pas fou et savait que ses copains et lui n'avaient plus l'âge pour ces conneries.
C'est le problème de la comédie populaire en général durant les années 80. Supplantée par le café-théâtre, elle ne fait plus recette. C'était valable pour Philippe Clair et Max Pecas. Les Charlots ne feront pas exception à la règle. Plutôt que de se moderniser ou de se renouveler, ils feront exactement l'inverse en allant tourner avec les pires tâcherons de la comédie franchouillarde. En l'occurence, Jean Couturier avec Charlots connection écrit par Richard Balducci. Donc, avec un tel duo, comment voulez-vous avoir un bon film ?
Il y a bien quelques gags marrants où l'on retrouve un peu de l'esprit des Charlots comme avec la voiture qui fait un bruit de klaxon quand on ouvre une porte. Running gag qui reviendra sans cesse pendant 1h30. Ou quand Phil s'enfonce dans les fauteuils du directeur. Mais le film ressemble plus à une succession de saynètes sans aucun lien entre elles. Disons que le film tient sur ses pattes pendant environ sa moitié.
Gérard, Phil et Jean sont embauchés pour percevoir des loyers sans s'apercevoir que leur patron est un truand. Puis à un moment, la femme de leur patron va vouloir récupérer les adresses des clients et là ça part complètement en sucette avec une longue séquence où nos zouaves sont déguisés en hommes préhistoriques sans que l'on ne comprenne pourquoi tant cela tombe comme un cheveu sur la soupe. Est-ce que Balducci en écrivant le scénario pensait que cela allait faire rire à l'écran ? Est-ce qu'il était sous l'emprise de substances douteuses ? Difficile à savoir. En tout cas, ce film sorti début 1984 clôturera la carrière cinématographique des Charlots avant que Jean Sarrus ne tente un improbable come-back avec Le retour des Charlots en 1992.