Troisième western dans la carrière d'Elvis qui nous fait plus de peine pour lui que pour nous

Dans un précédent film, comme celui-ci à petit budget et en cinémascope et couleurs, Cattle Empire - la Chevauchée des Vaqueros, Charles Marquis Warren réussissait à garder votre attention, si toutefois vous étiez amateur de petits westerns. C'était 11 ans auparavant. Il avait fait mieux encore en 1956, avec Tension à Rock City, et entre 1951 et 1953 avec Little Big Horn, Hellgate, et Le Sorcier du Rio Grande - Arrowhead.

Celui-ci, Charro, n'a pas eu bonne réputation dès sa sortie, et si vous ne l'avez pas encore vu, peut-être finirez-vous comme moi par le regarder pour en avoir le coeur net : que diable a été faire le King dans cette galère ?

Elvis avait eu un bon succès d'estime dans son premier western 13 ans auparavant, Le Cavalier du Crépuscule - Love me Tender, 1956, de Robert Webb, et encore plus 9 ans plus tôt avec sa vraiment excellente prestation dans Les Rôdeurs de la Plaine - Flaming Star, 1960, de Don Siegel,.

Bah, il aurait mieux fait de se cantonner à ce qu'il a fait depuis lors : des films chantants tournés à la chaine comme véhicules pour ses albums.

Car ici il ne chante même pas pour nous aider à passer le temps dans un film très décevant du début à la fin, qui n'arrive pas à habiller décemment avec un scénario minimal son idée centrale : comment conserver un canon coulé en or, volé à l' armée mexicaine par des ex - sudistes devenus des malfrats.

Rien n'est crédible ni même un peu investi par les acteurs principaux : Elvis en héros de l'histoire, Victor French en bad Guy, et Ina Balin qui les a mis en rivalité.

Le petit frere du chef de bande, joué par Solomon Sturges, est un psychopathe dégénéré et c'est le seul, paradoxalement, dont on comprend les motivations. L'acteur est d'ailleurs le seul qui se prend au jeu, au point que malgré son personnage déplaisant, on se surprend à le regarder attentivement. Tous les autres (y compris Elvis, qui joue un repenti persécuté par ses ex complices), tous censés être des malins dans le mal ou dans le bien, ont des conduites irrationnelles. Les prétendues scènes d'action, rares, sont d'une mollesse insoutenable, et elles sont entrecoupées de dialogues idiots qui nous redisent plusieurs fois la même chose, comme si cela pouvait par la répétition leur donner du sens.

A la fin, nous avons encore plus de peine pour Elvis que pour nous (il ne sourit jamais, y compris avec sa promise), et nous ne savons toujours pas pourquoi diable il a tourné dans ce film.

Michael-Faure
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le 10 janv. 2025

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