SOS, adolescents à la dérive !
Et oui, encore un film qui traite d'ados en souffrance et des dangers du web. Certes, mais difficile de nier que, pour beaucoup, adolescence rime avec mal-être et que, bien souvent, les débats autour d'internet tournent autour de ses dérives. L'angle choisi reste donc pertinent et actuel, à défaut d'être original.
Toute l'esthétique du film se base sur le contraste entre le monde réel, morne et ennuyeux, et le monde virtuel, assourdissant et plein de vie. On comprend vite pourquoi ces adolescents se retrouvent dans ces chatrooms pour fuir une réalité qui ne leur convient pas. Quatre jeunes déçus par la vie prennent ainsi l'habitude de se retrouver dans la chatroom de William en pensant trouver une réponse adaptée à leurs problèmes. Sauf que... et si c'était lui qui avait un problème ?
Je n'ai pas été tout à fait convaincu par ce couloir bordé de portes représentant physiquement l'univers des chatrooms. Mais finalement, on se rend compte que le scénario avait besoin d'un décor de ce genre, suffisamment concret pour mettre en scène des émotions puissantes qui, elles, n'ont rien de virtuel. Et pour que l'on soit embarqué, Hideo « The Ring » Nakata a su sélectionner cinq acteurs de talent dont le glaçant Aaron Johnson (Kick-Ass) et l'étrange Hannah Murray (Skins UK).
Malgré en final un peu énorme, Ch@troom dresse un portrait convaincant de l'adolescence dans ce qu'elle a de plus sombre. La qualité de l'interprétation et l'atmosphère poisseuse compensent un suspense tout relatif.