Sur le papier, « Gatti rossi in un labirinto di vetro » s’inscrit pleinement dans le giallo, qui surfait alors encore sur les succès de la trilogie animalière de Dario Argento.
Un titre à rallonge avec des animaux et des couleurs (ne manque que les chiffres !). Un héros happé malgré lui dans une intrigue de meurtres sordides. Un mystérieux assassin, masqué par un long vêtement. Des policiers peu efficaces, obligeant le héros à enquêter lui-même. Et une pointe d’érotisme.
Sauf que derrière la caméra, c’est l’inégal Umberto Lenzi, qui apparait ici peu inspiré.
Pourtant le film part avec un bon concept, à la Agatha Christie. Un groupe de touristes fait un circuit à Barcelone, jusqu’à ce qu’une jeune fille se fasse sauvagement assassinée… et énucléée. Le coupable, vêtu de rouge, fait très certainement partie du groupe. Arriveront-ils à le débusquer avant qu’il ne se transforment tous en victimes ?
A vrai dire tout le monde semble s’en moquer. Les policiers sont pratiquement inutiles. L’intrigue patine, à part dans le dernier acte. Et le scénario ne tient pas vraiment la route. Sérieusement, les victimes s’alignent dans le groupe, et nos touristes continuent de visiter la ville comme si de rien n’était ? Se permettant même de se balader seuls ?
Certes, les actrices sont jolies, mais l’ensemble de la distribution est fade. Question mise en scène, il y a quelques meurtres amusants (dont l’un dans un train-fantôme !). Et un étonnant faux raccord, dont j’ignore s’il est volontaire ou non.
Une femme se fait attaquer près d’une piscine. Le contre-champ montre l’assassin masqué, néanmoins le visage et les lunettes de celui qui tient le couteau apparait furtivement dans le champ de la victime… Sauf qu’a posteriori il ne s’agit clairement pas du visage du véritable tueur. Grossière erreur technique avec une doublure, ou surréaliste fausse piste volontaire ?
Hormis les meurtres, Umberto Lenzi nous gratifie d’un peu de nudité totalement gratuite… et anecdotique. Et semble avoir du mal à faire décoller son film, se contentant de faire des zoom/dézoom frénétique pour appuyer les émotions ou rebondissements. Un peu ridicule à la longue. D’autant plus que la BO est très molle pour un polar.
Enfin, il faut quand même dire que le film offre une visite carte postale de Barcelone… de 1975. L’Art Nouveau n’étant pas encore revenu à la mode à l’époque, vous n’y verrez cependant pas les maisons de Gaudi ou la Sagrada Familia.