Ces derniers temps, contexte oblige, l’extrémisme religieux aura été un sujet largement traité sur grand écran, que ce soit par le prisme du cinéma réaliste avec Le Ciel Attendra de Marie-Castille Mention-Schaar, du cinéma policier avec Made in France de Nicolas Boukhrief, ou moins récemment sous forme de drame avec le multi récompensé Timbuktu d’Abderrahmane Sissako.
Sou Abadi, pour son premier film de fiction, a décidé de faire le choix audacieux de développer cette thématique au travers d'une comédie. Elle entreprend donc ici un numéro d’équilibriste d’une grande difficulté durant lequel elle ne s’égare que très rarement.
En effet, le film réussit à être crédible malgré le côté ubuesque de la situation : un homme qui doit porter le voile intégral pour pouvoir fréquenter sa petite amie et ainsi échapper au frère de celle-ci, qui, fraîchement revenu d’un séjour au Yémen décide d’imposer un climat de non-droit au sein de sa famille.
Et ne vous laissez surtout pas tromper par la bande-annonce qui laisse présager d’une comédie légère ! Certes le film fait rire par moment, mais il va bien plus loin en réussissant à poser quelques axes de réflexion sur la foi.
Le trio d’acteur parvient également à rendre le propos crédible malgré cette situation de départ déroutante. Mention spéciale à William Lebghil qui prouve qu’il peut camper d’autres rôles que celui de « l’ado branleur » qui lui colle à la peau depuis sa participation à la série SODA.
Seul bémol, une scène dans un bus où Félix Moati portant le niqab se fait interpeller par des usagers et interroger sur ses motivations à porter le voile, peu plausible pour le coup.
Pour conclure, le pari de Sou Abadi peut être qualifié de réussi tant l’angle qu’elle a choisi pour traiter de la fermeture d’esprit résulte sur un film prônant l’ouverture, la tolérance et la fraternité.
Lire cet article sur Parlons Péloches.fr : http://urlz.fr/5pQN
www.parlonspeloches.fr
www.facebook.com/parlonspeloches