Disney se brûle (méchamment) les ailes

Voici le récit d'un cataclysme. Comme un spectacle où rien ne va. Heureusement après ce séisme, tout le monde était heureux... Mais contre moi!

Que voilà un film qui tend le bâton pour se faire battre! Une œuvre où littéralement rien ne fonctionne: ni son pitch, que même les personnages trouvent idiots, ni son animation, ni sa B.O (merci Shrek d'avoir instaurer cette ère des musiques pop hors-sujet vis-à-vis du film), ni son écriture, ni son voice-acting (excepté Zack Braf qui a su vraiment s'approprier le personnage, en VO, et Laurent Deutsch qui montre une fois encore qu'il peut être très bon quand il est bien dirigé), ni ses personnages qui sont soient des archétypes soit de vraies ordures, ni son humour à base de mesquinerie et de références culturelles placées aléatoirement pour remplir un quota.

Il y a même des choix incompréhensibles de par leur coté abrupt et sporadique, du genre: pourquoi le cinéma diffuse "Les aventuriers de l'arche perdue"? Et quitte à aller jusqu'au bout, pourquoi ne pas en fait une version "animale anthropomorphique"? Pourquoi la VF place une référence à Aladdin, totalement gratuite par ailleurs? Et à King-Kong? Et à "L'empire contre-attaque"? Pourquoi un alien possède une montre Mickey? Pourquoi placer "The end of the world" de R.E.M et "I will survive" de Hermès House Band dans des moments censés être premier degré, c'est une blague ou quoi? Avaient-ils à ce point peur que le public décroche? Ben peut-être avaient-ils raison étant donné que l'animation ne tourne pas en leur faveur...

Et puis, pourquoi le récit est mis en pause pendant au moins une bonne vingtaine de minutes, pour une sous-intrigue n'apportant strictement rien?

Disney n'est pas Dreamworks

On sent bien que Disney a juste voulu surfer sur le succès de Shrek, en voulant reproduire la formule ayant fait son succès sans jamais comprendre que ce qui marchait dans les aventures de l'Ogre Géant Vert tenait à un ensemble de choix logiques se rejoignant pour délivrer une parodie de conte de fée potache de même qu'une satire féroce du formatage de notre Imaginaire par le studio aux grandes oreilles. Pour réussir le même exploit, il aurait fallu être animer du même esprit de révolte contre la machine, ce qui n'était pas du tout le cas à ce moment. Au contraire, Disney cherchait par tous les moyens à s'imposer sur ce nouveau marché, quitte à perdre tout recul critique. (Préfigurant tout une phase sombre du cinéma d'animation occidental, excepté bien sûr du coté de Pixar). En résulte un récit brouillon et au message inconsciemment malsain à transmettre aux jeunes, à savoir que si un parent vous maltraite à longueur de temps, il doit juste un peu s'améliorer.

Malgré tout ce que j'ai pu dire, une partie de moi arrive à regarder ce film en l'appréciant un tout petit peu. Allez savoir, le film touche sans doute à une partie déviante de mon inconscient. En fait, je me le regarde assez régulièrement, pour voir les erreurs mais aussi les quelques points pas (trop) mauvais. Qui sait, peut-être est-ce parce qu'il y a des jours où le monde parait presque aussi bizarre que celui du film!