Dans un petit village du sud, Dog et Mirales sont un tandem inséparable. L'un est introverti et suiveur, l'autre haut-en-couleur et meneur. Tous deux passent leur journée à glander, entre deux deals. Jusqu'à l'arrivée d'Elsa, jeune femme de passage...
Ne vous attendez pas à une comédie romantique ou un drame plan-plan. "Chien de la casse" est un film qui fait rapidement transpirer le malaise.
Déjà, il brosse une peinture sévère (mais juste) de la France rurale, où les jeunes s'ennuient à mourir, et traînent en petites bandes sans trop pouvoir rien faire. Le cadre hivernal renforçant l'aspect morne de la vie locale.
Puis, c'est un film sur l'amitié toxique. Les deux acteurs, Anthony Bajon et Raphaël Quénard, sont à ce niveau excellents. Mais clairement, Quénard explose à l'écran. Entre "Chien de la casse" et ses autres rôles de l'année, il s'assure une rampe de lancement en béton armé en 2023.
Il incarne cet individu plein de paradoxes. Gougnafier, agressif, n'hésitant pas à rabaisser son ami en public, glandeur... mais aussi très cultivé et intelligent, dominant sans mal sa bande d'amis. Et sachant rendre service ou éviter les embrouilles quand il le faut. Il ne s'agit pas d'un boulet façon "Withnail & I", mais d'une personnalité étouffante. Et l'arrivée d'une relation féminine sera le détonateur de cette amitié minée.
Tandis que pour son premier long-métrage, Jean-Baptiste Durand fait fort, sachant parfaitement gérer la tension. Entre l'utilisation de ses acteurs et de ses cadrages, un simple dialogue devient rapidement très oppressant, ce dès les premières minutes. Et la pression en faiblira jamais sur 1h30.
Du très bon.