Voilà un film qui me faisait de l'oeil depuis longtemps et que l'on m'avait chaudement recommandé. Dire que j'avais peur de l'appréhender est un euphémisme, tant les retours de mes éclaireurs (même les plus exigeants) sont positifs. Il y avait de quoi être très intrigué.


Quel film ! Chinatown est un polar dans la grande veine des films noirs des années 30, mais celui-ci, plus récent, s'emploie à la fois à rendre hommage au genre tout en lui insufflant une seconde jeunesse. Le film de Roman Polanski est aussi sombre qu'étouffant, le scénario plonge progressivement le spectateur dans la torpeur d'une Los Angeles éternelle et mystérieuse. De Chinatown aux orangeraies de l'est californien, Roman Polanski soigne sa mise en scène pour mieux surprendre son public. Car si le thriller en lui-même est passionnant, ce sont aussi tous les éléments techniques propres à la magie du cinéma qui font ici toute la différence. La photographie est superbe, teintée de jaune et d'ombres prononcées. La musique de Jerry Goldsmith confère aux images un mysticisme incomparable. Quant à la reconstitution des années 30, elle est magnifique.


Jack Nicholson a fier allure dans son costume malgré sa vilaine balafre au nez. L'acteur crève l'écran avec un charisme qui n'appartient qu'à lui. Faye Dunaway quant à elle illumine chacune de ses scènes avec un visage aussi troublant que beau, une femme fatale déroutante et fascinante. Le duo d'acteurs fonctionne parfaitement et sert le film dans sa narration, d'ailleurs cette dernière prend son temps pour mieux embarquer le spectateur au coeur de cette histoire, jusqu'à ce sinistre final. Le dénouement est donné depuis quelques minutes, la dernière scène se met en place, la voiture s'éloigne à l'horizon de Chinatown, et puis c'est la surprise alors que l'on pensait avoir atteint le climax final. Polanski sait jouer avec les nerfs de son public dans cette dernière séquence et elle va me rester en tête un moment.


C'est un film monstrueux que signe ici Roman Polanski, une oeuvre forte où se mélange classicisme et noirceur, pour un résultat Ô combien renversant. A découvrir absolument !

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le 3 mai 2017

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E-Stark

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