Prachya Pinkaew met en scène sa "nouvelle" découverte sous les traits de Nitcharee Wismitanant (ou Yanin Mitananda) dans Chocolate (2008), un film d'action thaïlandais.
Zen, une jeune fille autiste développe un don pour les arts martiaux en regardant des films qui leur sont consacrés. Aidé de son ami Fatso, elle récupère l'argent que des hommes doivent à sa mère qui est atteinte d'un cancer...
Chocolate est un bon divertissement avec son lot de combats qui donnent à voir. Si le pitch de départ est intéressant (mais peu crédible) avec une autiste « championne » d'arts martiaux après avoir passé son temps devant la télé, il ne faut tout de même rien attendre du scénario. Il ne faut rien attendre non plus de la réalisation qui est du genre nullissime (on a vu mieux sur Youtube et consorts), à l'image d'un découpage catastrophique qui nous gâche les scènes d'actions.
Ça joue mal sauf l'actrice qui se débrouille bien. L'ensemble donne le sentiment d'assister à un direct-to-video bien pourri. Et pourtant, il y a du positif dans ce marasme de nullité. Il y a des ladies boys mais ça c'est presque normale, ce serait de ne pas en voir qui serait anormal. Bon, j'avoue aimer ces clichés cinématographiques. Pour ce qui des combats, ils sont nombreux avec des chorégraphies qui se tiennent. Elles sont à classer dans le registre « spectaculaire ». On s'amusera à retrouver des scènes d'actions justement vu ici et là dans d'autres films (ceux de Tony Jaa, Jackie Chan, Bruce Lee...), des scènes qui permettent justement à cette autiste de créer un mimétisme dans les combats qui rappellera ses prédécesseurs.
Si l'on s'arrête à ce personnage d'autiste, il est amusant de voir de quelle façon son subconscient à ingurgité les combats qu'il observait devant son petit écran. Venons-en à ce qui nous intéresse ici le plus : l'actrice, Nitcharee Wismitanant. La révélation de ce film, cela va de soit. Si elle manque de punch et de vitesse dans l'exécution des coups. Il faut souligner la dextérité physique dont elle fait preuve. D'une souplesse féline, elle réalise de très bons enchaînements et s'avère une artiste martial intéressante. Chocolate donne envie de suivre de près sa carrière.
Chocolate est un film « jeu vidéo » qui avance étape par étape et qui monte en puissance pour nous livrer un final monstrueux. Un dénouement qui se déroule notamment le long d'une façade d'immeuble. Un mot : grandiose. Un film généreux dans ce qu'il a à nous donner. Une spéciale pour l'acteur japonais Abe Hiroshi qui s'est perdu en chemin pour se retrouver dans un film où il n'a franchement pas sa place, marrant.
Les invendus de Made in Asie #131