Le meilleur de Brisseau dans cette fable cruelle et désenchantée (et marxiste...) sur le pouvoir du sexe - surtout dans le monde du travail - qui questionne frontalement l'insondable mystère de la jouissance féminine, puis - comme souvent chez lui - réussit à se perdre littéralement dans un baroque fantastique incandescent. Le résultat, courageusement à la lisière du ridicule et du sublime, ne sera pas pour tous les goûts, mais confirme, s'il en était encore besoin, la tranchante singularité d'un artiste ne se réfugiant dans aucun cliché ni système comme la vaste majorité des cinéastes actuels, mais inventant des motifs et des figures inédites transformant sa vision socio-politique en vrai cinéma... [Critique écrite en 2003]