Le concept est simple, Keith Gordon (le gamin dans Dressed to kill de De Palma) joue Arnie un adolescent qui tombe amoureux de sa voiture possédée par le mal et jalouse de sa petite amie.
Les bonnes adaptations de Stephen King se comptent sur les doigts d'une main et Christine est clairement dans mon top 2 à moi. Comme Stanley Kubrick pour son adaptation de Shining, John Carpenter prend beaucoup de liberté avec le roman de Stephen King, il se l'approprie et en transcende les thématiques (la difficulté du passage à l'âge adulte, le désir amoureux, la frustration sexuelle ... ). La séquence d'intro qui présente l'antagoniste du film (Christine) sur la chaine de montage des voitures est un modèle du genre, un plan séquence millimétré sur la musique de Bad To The Bone qui nous met tout de suite dans l'ambiance.
Christine c'est le mal absolu comme l'alien dans the Thing, on ne négocie pas avec elle, elle tue tous ceux qui oseraient se mettre en travers de son chemin. L'histoire d'amour et meurtrière entre Christine et Arnie est magistralement traitée par Big John, on ne doute pas un seul instant que Christine est un être vivant et un être maléfique. Peu à peu Arnie se fait vampiriser par Christine, il se fait littéralement dévorer par son amante.
Keith Gordon est fantastique, son évolution psychologique et physique est impressionnante. Il interprète avec grande aisance la transformation de l'adolescent maltraité par ses camarades, gentils petit intello plutôt moche qui peu à peu s'assombrie, prend de l'assurance et qui devient même beau. Jusqu'alors ados timide et victime scolaire, Arnie se transforme en véritable James Dean, ce qui lui permet de séduire la plus belle fille du Lycée. La relation Christine-Arnie est au premier plan du film, une histoire d'amour entre une voiture et un ados fascinante grâce au génie de Big John.
Christine est un film culte, l'un des meilleurs films de Big John et l'une des toute meilleures adaptations de Stephen King sur grands écran.