Papa ! Maman ! Je vous ai fait une surprise ! Je viens de m'acheter une Plymouth Fury de 1958 ! Qu'est-ce qu'elle est belle ! Je pense que vous allez l'adorer. Elle est presque comme neuve ! Elle est juste rouillée, mais le moteur tourne ! Le vendeur m'a dit qu'elle avait 350 bourrins sous le capot, faisait plus de 200 en pointe et avait des accélérations à faire pâlir Thomas Pesquet…
Les réactions de mes parents n'ont pas été celles que j'escomptais.
- Pour ma mère je n'allais pas bien dans ma tête, et que je gaspillais bêtement tout l'argent qu'ils m'avaient donné, que j'allais perdre tout mon temps à la réparer au lieu d'aller suivre mes cours de maths, que je n'en ratais pas une, de conneries et que je les aurai toutes faites.
- Mon père a dit que j'étais fou, un inconscient que j'étais, acheter une bagnole qui fait du 25L aux 100 ! Plus bête que tous ceux de mon âge que j'étais, même les plus bêtes, et que je finirai comme un clochard dans la rue avec les chiens. Que je voulais les tuer, oui, il va finir par nous tuer ce gosse.
- Ma mère s'est mise à crier : « TU VAS ALLER LA RENDRE AU VENDEUR ! Je vais y aller avec toi et crois-moi, il a intérêt à te la reprendre, le vendeur. Comment peut-on profiter comme ça d'un gamin ! »
- Mon père fit étalage de ses connaissances juridiques. De l'abus de faiblesse, que ça s’appelait, et l'abus de faiblesse que c'est puni par la loi. Ils le voient de suite, ces margoulins, quand ils ont affaire à un gamin. Imbécile va ! Quand vas tu devenir adulte ?
Finalement ils ont été avec moi pour refourguer la bagnole au vendeur qui a accepté sans problème de la reprendre.
Voilà pour mes petits souvenirs perso, pas avec une Plymouth bien sûr, mais ceci n'intéresse personne.
Dans le film, Christine (la bagnole) est résumée en musique en quatre mots par George Thorogood. Elle est Bad To The Bone. Christine (le film) est plus un teen movie qu'un film fantastique ou un film d'horreur. J'ai trouvé les crises de jalousie de la bagnole assez prévisibles et presque plus risibles qu'effrayantes.
- J'ai juste retenu dans le film la motivation inattendue du coup de cœur d'Arnie pour sa caisse rouillée « Parce que pour la première fois de sa vie il avait rencontré quelque chose qui était encore plus laid que lui. »
- Et j'ai aussi retenu bien sûr la réaction autoritaire de sa mère « Tu ne garderas pas cette voiture ici SANS MON AUTORISATION. »
J'ai aussi retenu l'explication plausible donnée par Arnie pour l'attitude de ses parents :
- « Ils refusent de me voir grandir. Il faudrait qu'ils admettent qu'ils vieillissent. » Et il continue en disant cette réplique qui donne matière à réflexion : « Tu n'as jamais pris conscience qu'une partie du rôle des parents...c'est d'essayer de tuer leur gosse. »
Christine est en fin de compte un bon film de John Carpenter. Pour moi ce n'est pas un film d'horreur mais une bonne analyse sociologique de la middle class américaine. Et dans ce cas chacun peut y trouver de l'horreur là où ça le touche le plus.