Adaptation du roman éponyme de Stephen King, Christine c'est quand même un pitch improbable dont la crédibilité ne peut passer que par une réalisation talentueuse...
Et de ce côté-là, John Carpenter a réussi son coup. Il faut voir la manière dont ce cabriolet rouge - le seul d'une chaîne de fabrication de voitures blanches - parvient à s'auto-réparer, au point de bluffer aujourd'hui encore les spectateurs blasés que nous sommes devenus en la matière... Le film date de 1983, et c'est déjà une sacrée performance en soi !
Christine c'est donc l'histoire d'un mec du genre geek avant l'heure, pigeon et un peu coincé, qui a le coup de foudre pour cette bagnole rouge en piteux état, une vingt-cinquaine d'années après sa mise en circulation. Il faut dire que son meilleur pote - un vrai pote - a déjà une caisse plutôt sympa et que bah, aux States, il faut apparemment une tire pour tirer...
Christine, que l'on devinera très vite soupe au lait, voudra par la suite se venger de petits caïds se vengeant sur elle (oui c'est un revenge-movie^^) d'une petite prise de bec en milieu scolaire.
Malheureusement, il y a pas mal de temps morts dans cette sorte de thriller fantastique, le rythme étant régulièrement cassé par des histoires de lycéens pas toujours passionnantes et, au passage, parce que ça me tenait à coeur de le dire : je préfère largement la blonde à la brune ! :p
En fait, j'aurais aimé plus de Christine, plus de sa jalousie, plus de ce manque de respect humain qu'elle ne supporte pas, plus d'autoradio (objet qui n'a jamais aussi bien porté son nom que dans ce film), et plus de fourberie de sa part... Parce que le point fort du film réside bel et bien dans la relation et l'amour qu'a son propriétaire - extrêmement bien interprété par Keith Gordon - pour elle. L'évolution obsessionnelle et violente reste fascinante, notamment lors d'une scène où celui-ci renvoie son propre père dans les cordes...
Cela dit, la séquence finale, pas toujours vraisemblable malgré le parti pris du scénario, traîne franchement en longueur, même si la dernière scène, pour le moins jusqu'au-boutiste, nous rappelle à quel point une jolie carrosserie, surtout au carré, peut s'avérer tenace...