La première fois que entendu parler de ce film, je me suis dit que c'était un énième slasher fauché mettant en scène un père Noël tueur. C'est en lisant vite fait les quelques critiques présentes sur senscritique que j'ai commencé à penser qu'il était peut-être un petit peu plus profond qu'il en avait l'air. Spoiler : non.
Les critiques positives retiennent deux choses : la lente plongée dans la folie du protagoniste et la critique de la société de consommation. Concernant la lente plongée dans la folie et bien... elle est... lente. Je veux bien que le réal essaie de faire avancer les choses progressivement sans les précipiter mais il y a des limites... Il ne se passe rien durant la première moitié du film qui est ennuyeuse à mourir. On en retiendra juste deux ou trois scènes vaguement sympathique. Pour ce qui est du point suivant, déjà il faut savoir que les critiques de la société de consommation c'est quelque chose que je déteste car je trouve ça vu et revu. Je pense que "gneugneugneu capitalisme = pas bien" c'est le message le plus basique que peut proposer un film, et par extension n'importe quel oeuvre ayant pour ambition de porter un message. Alors certes ce film date de 1980, c'était peut-être un petit peu plus subversif à l'époque que maintenant mais ça reste un message bateau.
Revenons sur le personnage central, comme je l'ai dit, le film prend trop son temps pour développer cet unique protagoniste mais tout n'est pas à jeter chez ce père Noël tueur dont la folie est convaincante grâce au jeu de Brandon Maggart (j'ai d'ailleurs été déçu de voir qu'il n'a pas joué dans d'autres films de série B). Un nombre non négligeable de scènes ont un véritable côté dérangeant grâce à lui. le film à beau être mauvais dans l'ensemble, il a la chance d'avoir un personnage principal convaincant autour duquel tourne l'intrigue.
Du côté des points positifs , on pourra également citer la fin poétique du film qui m'a laissé perplexe sur le coup mais après réflexion il s'agit de la meilleure façon de finir le film en le faisant coller à la magie de Noël que tente de défendre notre (anti?)héros.
Mais tout n'est pas rose dans le fabuleux monde de la série B horrifique et le film à son lot de défauts qui gâche tout espoir de bonne note. Le plus gros c'est évidemment les acteurs qui sont tous à la ramasse à l'exception de Brandon Maggart, comme dit précédemment. Et qu'on vienne pas me dire que sa prestation excuse celle des autres comédiens, un premier rôle bien joué n'excuse en rien l'incapacité à exprimer une émotion convaincante du reste du casting.
Autre gros défaut du film, certaines scènes sombre dans le ridicule. Je pense principalement à deux séquences : celle où notre père Noël tente de d'introduire dans une maison par la cheminée pendant plusieurs minutes avant de renoncer (je n'ai tout simplement pas compris l'intérêt) et celle où il est pourchassé par une foule en colère armée de torche rappelant les villageois du Frankenstein de 1931 dans une course-poursuite à la Scooby-Doo sur font de musique expérimentale m'ayant rappelé les pires heures du rock progressif (oui cette phrase est trop longue).
Troisième défaut et pas des moindres : les meurtres. Alors certes on est pas dans un pur slasher de Noël comme le sera quelques années plus tard Silent Night, Deadly Night mais tout de même, quatre meurtres c'est peu, d'autant plus qu'ils sont assez inintéressants. Les trois premiers se succèdent durant la même séquence. Des jeunes embêtent le père Noël au pied d'une église, il sors de sa hotte un soldat en jouet armé d'une épée de la taille d'un couteau qui finira plantée dans l'oeil d'un des malotrus. Les deux autres auront quand à eux le crâne fendu dans une succession de plans très rapides complètement chaotique. Un meurtre filmé avec plein de cuts ça marchait très bien dans la scène de la douche de Psychose parce qu'Hitchcock avait tout millimétré pour que chaque plan sois parfait. La ça ressemble juste à un gros bordel désorganisé.
Le quatrième et dernier meurtre est celui de Frank, collège malhonnête du héros qui symbolise le méchant capitaliste. Notre héros tenteras tout d'abord de l'étouffer avec un oreiller. J'ai eu l'impression que le réal avait de grandes idées pour cette scène car il à fait durer l'étouffement de manière à augmenter le malaise du spectateur sauf que... ça marche pas. J'ai rien ressenti devant cette séquence à part de l'ennui. Je salue néanmoins la tentative, dommage que la bonne volonté ne fasse pas tout. L'étouffement ne fonctionnant pas, le père Noël achève sa pourriture capitaliste de collègueen l'égorgeant avec l'étoile de son sapin, ce qui a le double intérêt de conclure ce meurtre trop long et de justifier la présence d'un sapin de Noël dans la chambre de Frank.
Christmas Evil est un film beaucoup trop lent avec un casting presque entièrement catastrophique et aucune idée intéressante de mise en scène. Nous avons ici affaire à un slasher bas de gamme dont message qui se voulait profond s'avère convenu et dénué d'intérêt. Ses quelques trop rares qualités n'effacent pas ses trop nombreux défauts et je ne peux donc pas aller au-delà de 3/10 bien que j'aurais aimé mettre une note supérieure, ne serais-ce que pour le jeu de Maggart.