"Je pars avec ton image vivante avant qu'elle ne s'estompe dans le passé". La mort comme le geste photographique est perçue comme la seule instance capable de fixer la mémoire de l'instant, tandis que le temps suppose l'oubli. Sagesse stoïcienne toute asiatique (zen ?), d'un individu prématurément conscient de sa finitude depuis l'enfance, et savourant à l'approche de la mort en véritable épicurien sa relation à autrui, tout en préservant le secret de sa maladie. La fin du film confère au personnage sa très grande dignité, et se clos dans une étonnante sérénité. Toutefois, bien qu'exprimée pudiquement, le récit qui prend la forme d'un mélodrame chaleureux, n'échappe pas à la tonalité romancée. Elle m'embarrasse un peu et retient une adhésion plus franche. Je n'aime pas non plus l'approche réaliste glaçante d'un Michael Haneke, c'est compliqué ! C'est donc surtout la forme qui me dérange, mais le fond est très fort. Davantage ému peut-être par "Hana-bi" par exemple , ou "Le temps qui reste".