Une sorte de Noce blanche à l'anglaise, donc un chouia plus tordu et carrément plus subversif. Deux monstres sacrés s'affrontent dans cette histoire qui joue avec la frontière souvent mouvante entre perversion, ou ce que la société perçoit comme tel, et perversité : Cate Blanchett, pleine de naturel et de failles invisibles que son talent rend perceptibles dans des moments qui sont comme autant d'électrochocs, et Judy Dench, impériale et multiple. Une vraie leçon de jeu. Et l'histoire joue à les faire jouer, autant dire qu'on se régale. En résumé, une enseignante couche avec l'un de ses élèves de 16 ans. Pas bien. Et de ce fait, elle se met à la merci de l'une de ses collègues, plus âgée, misanthrope et manipulatrice. Et plus que ça encore... à côté d'elle, son chat est un modèle de civisme souricier. On se délecte à regarder la prédatrice resserrer ses filets autour de sa proie, pas si innocente qu'on pourrait le croire. Bref, les revers de sympathie agitent leurs pistons, la trame se densifie et c'est avec délectation qu'on arrive à l'affrontement final, dont bien entendu je ne dirai rien. J'avais déjà vu ce film il y a quelques années, sans tout à fait l'oublier ni complètement m'en souvenir. Le revoir permet de mieux apprécier la construction complexe et la bande-son délicieusement dosée. Au final, il y gagne une étoile. Peut-être qu'à la 4ème fois, il sera au top ! Je pense que je lui laisserai sa chance...