Venu de la télévision, Richard Eyre ne fait pas preuve de beaucoup d’imagination pour raconter et illustrer visuellement cette sombre histoire de vampirisme social et amoureux, adaptée d’un roman de Zoé Heller. Le film tout entier tient sur les épaules des deux actrices principales, excellentes l’un et l’autre, malgré l’absence évidente d’une quelconque direction d’acteurs.: Cate Blanchett est parfaite dans ce rôle de bourgeoise bohème et frustrée sexuellement, alors que Judi Dench est particulièrement inquiétante puis franchement haïssable dans la peau fripée d’une vieille Anglaise perverse et coincée dans sa vision du monde étriquée. Les deux protagonistes masculins sont nettement moins convaincants: Bill Nighy en fait des tonnes dans son rôle de sympathique sexagénaire cocu tandis que le pâlot Andrew Simpson paraît vraiment beaucoup trop jeune et insignifiant pour qu’on puisse réellement croire à l’attirance irrépressible qu’il suscite chez sa belle prof de dessin. Pour autant ce suspense psychologique tient en haleine jusqu’à un final glaçant qui incitera le spectateur à se méfier des vieilles dames sympathiques et bien sous tout rapport...