Oren Peli n’a aucun talent. C’est le cancre un peu teubé du cinéma contemporain, recyclant la même formule jusqu’à l’écoeurement, comme le fait le duo Friedberg/Seltzer avec ses parodies de blockbusters.
L’idée en elle-même était pas forcément mauvaise. L’étranger, être perdu dans un lieu que l’on ne connait pas, puis également une histoire d’horreur usant d’une catastrophe des années 80 comme raison d’un environnement hostile, mais il n’y a rien à y faire, ça ne fonctionne jamais. Le gros du dépaysement rappelle la saga Hostel, et quant aux mutations ça nous renvoie aux films d’horreur type La colline a des yeux, registre usé jusqu’à la corde.
Ensuite l’ensemble n’est qu’un vaste n’importe quoi cinématographique. Ça se présente comme un DV-movie, mais en fait ça n’en est pas un, c’est juste un film tourné à l’épaulée par un caméraman qui secoue sa caméra dans tous les sens pour « immerger » le spectateur. Sauf que le spectateur il en a un peu raz le bol de ces conneries, et s’il veut se taper des mauvais tics de ce genre il en trouvera déjà suffisamment dans les filmographies de réalisateurs de seconde zone. Ce shaky-cam est même tellement présent qu’il n’est pas seulement une faute de goût, mais c’est tout simplement un occulteur qui fait que l’on n’y voit strictement rien. On croit apercevoir une créature, ou peut-être un zombie, on ne sait pas trop, la caméra revenant la plupart du temps en direction des acteurs qui ne peuvent s’empêcher de gueuler; on s’imagine le réalisateur en pleine action « hey gueulez ! Les gens vont avoir peur comme ça ! ».
En fait c’est tellement mauvais qu’on ne sait pas trop ce qu’on regarde, si c’est un film d’horreur, d’épouvante, et si c’est un « found footage » on regrette beaucoup qu’il ait été trouvé. Oren Peli est une sorte de gangrène, celle qui vient prendre la place de bons films et s’impose comme s’il était une nouvelle référence, alors que ce n’est que de la bêtise tout juste bonne à faire bouffer aux ados. Après ça on comprend que pendant toute la bobine ces cons d’héros avancent irrémédiablement vers le coeur du réacteur alors que l’aiguille du compteur Geiger est au maximum; à leur place on aurait fait pareil.