Winston Churchill était un personnage fascinant et sans doute l’un des derniers grands héros du monde contemporain, une personnalité inégalée qui a toujours fasciné notamment les cinéastes, de Michael Curtiz avec Mission à Moscou à Joe Wright avec le prochain The Darkest Hours. Celui qui se faisait appeler par son prénom par son entourage a été incarné par Richard Burton, Brendan Gleeson, Thimothy Spall, Michael Gambon ou John Lithgow pour ne citer qu’eux.
Dans le film de Jonathan Teplitzky, il est incarné par Brian Cox pendant les quatre jours qui ont précédé le Débarquement Allié en Normandie, mettant fin à la Seconde Guerre Mondiale.
Tout est en place, ou presque, et on connait l’issue de l’évènement. Churchill le film se focalise donc naturellement sur l’homme montrant un véritable amoureux de son pays et de la cause dans laquelle il s’est engagé. Winston est très souvent « too much », ne laissant que peu de place aux autres mais est prêt à tout comme lorsqu’il est explique qu’il est prêt à embarquer avec les troupes et à emmener le Roi George avec lui à bord d’un bateau pour leur fournir la motivation et l’inspiration nécessaire pour attaquer les plages normandes. Le personnage est tellement naturellement passionnant qu’on ne peut que se laisser porter par le récit.
Le souci vient plutôt du travail de Jonathan Teplitzky, excessivement académique. S’il insère quelques scènes fantasmées très réussies, le reste du long métrage n’est qu’une succession de tunnels de dialogues tournés dans une poignée de décors avec un petit budget (estimé à dix millions). Ca aurait pu ne pas être grand chose mais on ne peut s’empêcher de comparer le film avec la série The Crown produite par Netflix dans laquelle Winston est incarné par John Lithgow. La série racontant les jeunes années de la reine a plus de moyens, plus d’ambition et se révèle globalement plus intéressante et bien que couvrant une autre partie de la vie du Premier Ministre britannique.
Tout le monde fait un travail honorable dans cette partie de l’histoire d’une des plus grandes figures d’Angleterre mais il manque quelque chose au film de Jonathan Teplitzky pour être réellement captivant. Pas seulement des moyens mais sans doute aussi un peu plus de magie. On ne compare pas souvent la télévision et le cinéma mais quand l’un marche sur les plates bandes de l’autre, ça commence à se sentir.