N’étant pas fan du tout des biopics, il n’était pas acquis que j’aille voir ce « Churchill ». Seulement voilà, appréciant quand même pas mal l’acteur Brian Cox, et connaissant plutôt bien le personnage dont il était ici question, j’avoue que le projet m’a rendu assez curieux. Le résultat, c’est qu’au final je m’y suis quand-même risqué, et que le bilan fut, pour moi, en fin de compte bien mitigé… Pour être honnête, j’avoue même que sur sa première demi-heure, je ne donnais pas bien cher de ce film. Pour le coup, le début de ce film a coché absolument toutes les cases qui m’horripilent d’habitude dans un biopic : forme académique outrancière, accumulation de personnages historiques dont on se plait à montrer à quel point chacun a bien été grimé par l’acteur qui l’incarne, scènes d’expositions interminables qui minent la dynamique et l’immersion dans l’intrigue, choix discutables sur les événements choisis d’être traités… D’ailleurs, de tous ces points, ce fut sûrement le dernier qui m’a le plus ennuyé dans ce film. Décider de ne traiter le personnage qu’au travers de ces quelques jours avant et après le débarquement de Normandie, j’avoue que ça m’a considérablement déstabilisé. Il y a tant de choses à dire sur le personnage ! Ne le regarder qu’au travers de ce moment, je trouve que c’est incroyablement réducteur. Alors après soit, c’est un choix. Puisqu’il y a déjà eu quelques films sur ce personnage et qu’il y en aura encore par la suite, pourquoi ne pas adopter un angle original ? Certes… Mais bon voilà, le film s’appelle « Churchill ». C’est vraiment bête mais avec un autre titre et avec une démarche moins focalisée sur Churchill ; j’entends par là une démarche prenant aussi davantage en compte les personnages d’Eisenhower, de Montgomery, voire de quelques autres ; je pense franchement que ce film en serait devenu beaucoup plus intéressant et surtout beaucoup plus riche. Parce que oui, pour moi le vrai problème de ce « Churchill », c’est qu’à vouloir absolument focaliser son attention sur ce personnage là, et cela seulement au travers de cette fenêtre de temps très réduite, on se retrouve selon moi avec deux gros problèmes. Le premier, c’est que ça réduit le personnage de Churchill. Le second c’est que le film se retrouve du coup avec trop peu d’éléments à traiter pour occuper les 1h45 de métrage. Et c’est dommage, parce qu’à desserrer l’étau autour du personnage de Churchill, on aurait pu éviter bien des lourdeurs, et on aurait pu développer des situations de manière bien plus riche. Là, avec ce choix très « winstonocentrée » auquel se risque le film, on se retrouve finalement avec pas mal de remplissage ; et du remplissage pas toujours très original et varié. On nous cale pas mal de scènes de pathos, pas mal de passages obligés avec sa femme (qui, ici, relèvent plus du cliché qu’autre chose), ou bien encore pas mal de redondances de propos qui, du coup, tournent souvent en rond
(…parce qu’au final, on s’en tape quand même pas mal des scènes venant simplement illustrer l’idée selon laquelle Churchill est surtout tourmenté par le fait qu’on le laisse sur la touche !)
Et pour le coup, pour moi, celui qui aurait été le grand gagnant d’un tel choix, outre le spectateur, ça aurait été Brian Cox lui-même. Parce que franchement, la tache qu’on lui a donnée était quand même sacrément ardue. Et à lui donner une telle plâtrée de moments aussi peu pertinents à jouer, ça lui arrive parfois de sombrer dans une légère surenchère, ce qui est triste parce que globalement, il fait quand même clairement bien le job, surtout sur le dernier quart. Au final donc, je trouve que même si ce « Churchill » est loin d’être une purge, il n’a donc malheureusement pas su éviter tous les écueils qu’il aurait été préférable d’éviter. Je disais en début de critique que je n’aimais pas les biopics pour toute une flopée de raison ; eh bien malheureusement ce « Churchill » n’est pas venu changer la donne. Au contraire, il est venu la confirmer. Dommage…