La chaleur écrasante de l’été et un embouteillage monstre aux abords de Los Angeles, ajouter à cela, un sentiment d’oppression et d’agacement, il n’en fallait pas plus pour qu’un homme ordinaire abandonne sa voiture et continue son chemin à pied, bien décidé à ce que personne ne se mette en travers de sa route…
Joel Schumacher (8mm - 1999) réalise ici un road-movie particulièrement glaçant, dépeignant d’une façon terriblement réaliste la descente aux enfers d’un "monsieur Tout-le-monde" (et père de famille) qui cherche sa place au sein d’une société qui déshumanise et dont il ne se reconnaît plus dans son propre pays. Quand l’american way of life s’écroule et qu’il n’y a plus d’espoir auquel se raccrocher, cela donne “D-Fens”, un quadra en colère contre le système qui l’oppresse et le monde qui l’entoure, au point de péter un câble jusqu’au point de non-retour.
Brillant, tant dans le fond que dans la forme, le réalisateur nous met une claque d’entrée de jeu, avec cette scène d’ouverture dans les embouteillages (les plans sont dingues) et il en sera de même pendant les 120 prochaines minutes. Les dialogues sont ciselés au cordeau et la mise en scène nous réserve constamment des moments d’anthologie (la supérette du coréen, le petit-déjeuner au fast-food Whammy Burger, le surplus militaire, le terrain de golf ou encore la jetée de Venice Beach).
Michael Douglas y est bluffant, il incarne à merveille cet honnête citoyen face à Robert Duvall, l’homme de la raison. Chute libre (1993) est une superbe critique nihiliste et au vitriole de la société américaine (la misère est à chaque coin de rue) et encore aujourd’hui, 30ans plus tard, il reste toujours d’actualité.
(critique rédigée en 2010, réactualisée en 2023)
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« Prends des cours de tire, trou du cul ! »
« Tournez-vous, regardez. Vous voyez, c'est dodu, c'est juteux, 10cm d'épaisseur. Et là... Vous avez vu cette chose ? Molle, moche et ratatinée. Y a personne qui pourrait me dire où se trouve l'erreur ? »
« J'suis au courant pour le Whammy Burger, oh la vache , t'es un chef ! C'est plein de nègres la-dedans. A la télé c'est toujours des grosses blancs tout mimi, mais si t'as le malheur d'y aller, ça fourmille de bamboulas dans tous les coins. Et ils mollardent dans ta viande si t'es pas sympa. J'en sais quelque chose, je sais de quoi je parle. »
« - Mais tu vois pas qu'on est pareil ?
- Nous n'avons rien, rien en commun. Je suis un américain, vous êtes un taré et un con ! »
Mes autres répliques :