I'm learning to walk again
Comédie dramatique me semble trop léger pour parler de ce film. Je le vois plutôt comme une comédie anxiogène et angoissante.
Pourquoi une comédie ? Parce qu'il faut dire ce qui est, certains passages sont dignes de nanards comiques qu'on regarde avec des potes quand on est un peu bourré et qu'on sait pas quoi foutre. Genre le passage du fast-food. "On ne se connaît ni d'Eve ni d'Adam, mais je vous donne du Rick et du Sheila comme si on était aux alcooliques anonymes". Le type menace tout le monde avec un uzi pour avoir un petit-déjeuner (alors qu'il est 11h35 et qu'ils servent plus de petit déjeuner), et, au final, repart avec un déjeuner. Ce genre d'absurdités qui (me) fait rire. La séquence de la fusillade (je les fais pas dans l'ordre mais y'a une raison), elle aussi aurait pu être classée dans cette catégorie, notamment avec cette punchline de taré "Prends des cours de tir, trou du cul". Cependant, cette scène est lourde : des enfants morts dans la fusillade. Voilà. Ça casse, a posteriori, tout le potentiel comique de la scène : le mec, debout au téléphone, échappe à une fusillade, et ce, sans bouger.
Le film est angoissant, parfois c'est limite gênant, comme la scène dans le surplus militaire, là. Quand D-Fense (William ouais bon), descend dans la cave et découvre tout l'équipement nazi du gérant. Ou alors la scène des menottes. Y'a quelque chose de malsain dans cette scène. Je peux pas dire quoi. Toujours est-il que c'est là. Y'en a deux ou trois autres comme ça (la prise d'otage de la famille du gardien de la villa), où la tension est telle qu'on la sent peser un peu partout dans la pièce où l'on se trouve. Et c'est là qu'est le coup de maître de Joel Schumacher : arriver à faire un film totalement ambivalent au niveau du ton. Une ambivalence tellement bien réussie que les deux tons s'imbriquent parfaitement. Je pense aussi que le jeu de Michael Douglas doit aider un peu beaucoup.
Après, le pitch est un peu facile et un chouilla. Le mec fait un burn-out et se barre en laissant sa caisse au milieu d'une rue en travaux. Le film est tissé autour de la situation initiale qui amène, immanquablement, son lot de péripéties. Dire que le film est tiré par les cheveux n'est pas une mauvaise critique, parce que le scénario est véritablement tordu. Cependant, on peut y vérifier l'adage "Le hasard fait bien les choses".
Un film culte, de ceux que je comprends pas pourquoi je ne l'ai pas vu avant, mais surtout pourquoi personne ne m'en a parlé avant qu'on se retrouve à 5 dans une cuisine de salle des fêtes après un concert. Un film culte, aussi, rien que pour le jeu de Michael Douglas qui tient, à lui seul, le film entier sur ses épaules. Et bon... C'est quand même ce film qui a inspiré le clip de Walk aux Foo Fighters !