Si le début, ne donnant pratiquement aucune information réellement intéressante et croyant bon de donner la parole à Michael Haneke et Jessica Hausner, où ces derniers évoquent tout leur mépris pour le cinéma optimiste, voire juste différent du leur (le tacle sur « La La Land », franchement...), ne laisse rien augurer de bon, la suite (interventions d'Haneke comprises) s'avérera nettement plus riche.
Même si ces étranges effets de mise en scène, voulant sans doute paraître « design » par leur rendu de reconstruction 3D, tombent complètement à l'eau, la contextualisation historique, notamment via la Seconde Guerre mondiale, l'évocation destructeur du passage au parlant pour le marché étranger, quelques noms devenus stars une fois loin de chez eux (Marlene Dietrich, Anton Walbrook...), sans oublier des extraits de films rares donnant réellement envie de les découvrir, aussi bien ancien que contemporain, que ce soit l'Oscarisé « Les Faussaires », le célèbre « Colonel Redl » ou « Der Fall Jägerstätter », pour ne citer qu'eux, suscitent l'intérêt.
Sans apprendre des milliers de choses, on a envie de croire le réalisateur Stefan Ruzowitzky lorsqu'il parle du cinéma de son pays : aimant mélanger les genres, autant épris de liberté que d'audace, même si j'imagine que si le septième art autrichien était jalonné de chefs-d'œuvre, nous serions vaguement au courant... Pas toujours heureux dans ses choix, donc, mais sur la durée, « Cinema Austria » se révèle plus instructif que ses « intolérantes » premières minutes ne le laissaient craindre.