Critique prétentieuse de dinosaure mal-baisé
Giuseppe Tornatore tire de grosses ficelles pour émouvoir le spectateur, ce qui rend parfois son beau film inutilement mièvre.
Le scénario, un peu bateau, (pour ne pas dire cucul), suit les étapes importantes de la jeunesse d'un cinéaste marqué par le vieux cinéma de son village.
On a d'abord droit aux aventures d'un gamin de huit ans attendrissant et espiègle, puis à celles d'un adolescent un peu neuneu qui découvre l'amour, le tout sous l'égide d'un mentor bienveillant (Philippe Noiret). Mouais... C'est du déjà vu !
Et pourtant, le film fonctionne bien. Grâce à deux artifices...
La musique d'Ennio Morricone d'abord. Les magnifiques (mais redondantes) envolées de violons larmoyants sont les principaux déclencheurs de pleurs chez la femelle. Allons plus loin : la bande son est si efficace que même certains mâles sont à deux doigts d'avoir les yeux humides... Sans toutefois oublier qu'ils ont un honneur et une dignité.
Il faut avouer que c'est un peu de la triche...
On sent ensuite la volonté de racoler le cinéphile. En filmant les projections du cinéma Paradiso, le réal nous montre des dizaines d'autres films. Les références se succèdent, et prennent les membres de cinéclubs par les sentiments. Ce qui est déloyal.
Heureusement, au delà de ces artifices, l'esthète appréciera la grande beauté des images. L'inventivité et la poésie d'un long plan-séquence peuvent souvent subjuguer (La scène du tricot qui se défait, lorsque Salvatore retrouve sa mère est exceptionnelle par exemple).
Mais ça suffit pas.
Voilà, vous pouvez me lyncher.
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