Cinéman est une audace cinématographique, un hommage au 7e Art, une prouesse visuelle et surtout une comédie drôle et envolée. Je plaisante bien sûr... Car Cinéman aurait pu être bien, même très bien, mais hélas, le deuxième long-métrage de Yann Moix n'est rien qu'un plaisir personnel du réalisateur, un fantasme ayant la forme d'un long-métrage, un fantasme de 25 millions d'euros...
L'idée est bonne, le résultat l'est nettement moins : la post-synchronisation au niveau des doublages s'avère horrible, agaçante même, à l'image d'un Frank Dubosc faisant ce qu'il fait de mieux à savoir du Dubosc, macho, vulgaire et insipide. La réalisation peut être tour à tour soit soignée comme le passage des sous-titres ou lorsque notre héros se voit colorisé en noir et blanc, soit ratée comme les pastiches des Aventures de Robin des Bois ou encore celle de Pour une poignée de dollars (renommé ici Pour une poignée de dollars de plus : bravo l'hommage).
D'autres séquences sont également réussies visuellement mais inutiles à l'intrigue, comme si elles étaient placées dans le film pour ébouriffer le spectateur le plus nostalgique (à l'image de la scène finale du Voleur de Bagdad). La musique est catastrophique et les références cinématographiques très inégales, tant par leur fond que par leur forme. Ainsi, on voit brutalement Travis Bickle se faire tabasser par des droogs totalement ridicules. Au final, Cinéman ne convainc jamais, porté en roue libre par des acteurs cabotinant dans une parodie maquillée en hommage. Inutilement prétentieux.