Anastasia et Christian se marient.C'est la joie et la félicité,ils niquent comme des furieux,c'est la fête du slip et leur bonheur est sans nuages sauf que....sauf qu'un type leur en veut à mort et va s'ingénier à assombrir ce tableau idyllique.Ce mec se nomme Jack Hyde,comme mister Hyde,la nuance est plus claire comme ça.Il s'agit de l'ex supérieur hiérarchique d'Ana,qui avait tenté de la violer dans l'épisode précédent.Grey,pas content qu'on s'attaque à sa fiancée,avait carrément acheté la maison d'édition et viré le fâcheux illico pour filer son poste à sa dulcinée.Il est comme ça Chris,dès qu'il a envie de quelque chose ou qu'un problème se pose il dégaine sa carte Gold et tout s'arrange.Mais Jack a les nerfs et veut sa revanche,d'ailleurs ceux qui ont vu "Cinquante nuances plus sombres" s'y attendaient étant donné qu'à la fin du film on découvre ce satané Hyde épiant une soirée donnée chez les Grey,c'était en quelque sorte la bande-annonce de l'opus 3 tourné dans la foulée.Voici donc la dernière partie de la trilogie adaptant les romans à succès de l'anglaise E.L. James,laquelle produit également le film.James Foley,déjà réalisateur de l'opus 2 alors que le premier volet avait été confié à Sam Taylor-Wood,conserve son poste.Le cinéaste,qui faisait preuve à ses débuts d'une certaine ambition,on se souvient de "Comme un chien enragé" ou "Glengarry",est devenu un médiocre yes man hollywoodien condamné à usiner du nanar inepte mais rémunérateur à l'exemple de ce roman-photo clinquant et totalement lisse bercé par l'immonde musique violoneuse d'un Danny Elfman pas plus inspiré que pour la partition du film précédent et une tapée de chansons d'ambiance pour chiottes d'autoroute.Le scénario adopte résolument la stratégie du vide,avec une évidente réussite puisqu'on a rarement vu une oeuvre où il ne se passe rien à ce point-là.De prime abord,le sujet semble être "regarde les riches".Parce qu'il ne suffit pas de faire mouiller les lectrices de Cosmo ou Marie-Claire,il faut aussi les faire rêver,ce qui passe par un étalage de luxe absolument indécent.Les Grey partent à Paris dans leur avion privé,séjournent au large de l'Italie sur leur yacht,vont à la plage avec leur jet-ski,font du rodéo urbain avec leur voiture de sport,ont un appart en centre-ville avec vue panoramique,se barrent en week-end à Aspen,sont entourés d'une armada de gardes du corps,et Christian offre à son épouse la magnifique villa en bord de mer qui lui avait tapé dans l'oeil ainsi que les services d'une architecte hors de prix.Si après avoir vu ça vous n'avez pas envie de vous lancer dans les affaires....Et puis ils sont super sympas tous ces richards,des gens franchement adorables.Mais tout ceci n'est qu'un cadre,reste l'action.De brouilles artificielles en réconciliations sur l'oreiller,on suit la vie de couple palpitante des Grey,avec une Anastasia toujours "rebelle",c'est la dimension féministe du film,qui n'hésite pas à contrarier son trop autoritaire mari,ce qui lui vaut à l'occasion d'être "punie",et c'est là qu'interviennent les scènes chaudes,si timides et expédiées qu'un discours de Jean Castex sur la réforme des retraites est assurément plus émoustillant.Les personnages ne changent pas,Ana est une bécasse certifiée mais bien roulée,Chris est un beau ténébreux caractériel qui lutte contre ses démons afin de complaire à sa belle.L'aspect thriller de l'affaire surgit inopinément en pointillés avant de disparaître puis réapparaître à la fin,Hyde étant un méchant en carton ridicule qui prête plus à la rigolade qu'à l'inquiétude et les scènes d'action sont si asthmatiques et bâclées qu'un épisode de "Julie Lescaut" semble trépidant en comparaison.Le vilain a une complice secrète qu'on identifie dès qu'elle montre sa bobine tant il est patent qu'elle joue la comédie de l'amitié à Anastasia.Il y a même quelque part la sempiternelle demande en mariage en public,avec les blaireaux autour qui applaudissent,c'est dire la misère.Si Jamie Dornan a légèrement progressé et ressemble parfois à un acteur,Dakota Johnson a bien besoin de sa plastique affriolante pour exister.Quant aux seconds rôles,ce n'est pas du premier choix et ils peinent à simplement faire acte de présence.