Avertissement : cette critique contient des spoilers et la non-mise des bornes est délibérée .La mauvaise foi et l'humour foireux aussi. Je n'en reviens pas de ce que j’ai vu, par gentillesse sans doute, Mais je vous garantis qu'on ne m'y reprendra plus.

Bon sang, qu'est ce que je vais voir, là ?



Je vous avoue que tout seul, je ne serais pas allé voir le film, vu que je ne suis pas le public cible. Mais bon, avec une amie, et quand on la laisse décider, voilà... De plus il y avait pas mal de couples dans la salle. Et je n’ai ni vu le premier film, ni lu les romans. Une fois encore, pas le public visé. C'est donc en toute...innocence que je suis allé voir ce truc.
Je tiens à préciser une chose déjà en voyant l'affiche : l’accroche est « Plus aucune règle » avec Dakota Johnson portant un masque. Ce qui veut dire que la pauvre a subi une ménopause précoce, c'est ça ? Non ? Ah bon... Il faut dire qu'à 27 ans, ce serait malheureux (mais ça peut arriver pour diverses raisons). Bref.
50 nuances plus sombres est la suite de 50 nuances de Grey. La situation de départ est la suivante : Anastasia Steele a quitté Christian Grey à la fin du film/du roman précédent et ne signe pas le contrat. Oui, vous avez bien lu... le milliardaire fait signer des contrats à ses soumises pour faire l'amour ! Je vous demande un peu...
Lorsque le film commence, Christian fait un cauchemar, traumatisé par un père violent. Puis après le générique on passe sur Anastasia qui reçoit un bouquet de roses blanches avec un message : « Bonne chance pour ton nouveau boulot ». Signé... Christian Grey. La donzelle est sur le point de jeter le bouquet à la poubelle mais y renonce au dernier moment. Elle va ensuite à sa nouvelle boite où elle est reçue comme une reine en tant que nouvelle assistante du boss.
Puis, le soir, elle se rend à une expo photo faite par un de ses amis. Et quelle n'est pas sa surprise de voir qu'il a exposé les portraits, tout à fait décents, qu'il a fait d'elle ! L'ami en question vient la voir et lui dit que s'il ne lui a pas demandé l’autorisation c'est qu'elle aurait refusé... Et là, il apprend d'une assistante que les 6 portraits ont été achetés. Par qui ? Oh, ben quelle surprise ! Il apparaît la seconde suivante ! Vous l'aurez deviné, c'est Christian. Il dit à la jeune femme qu'elle lui manque trop qu'il veut qu'elle revienne... Ana dit non. Lui dit qu'il veut juste discuter. Ana est d'accord pour un dîner. Lors de celui-ci Grey lui dit qu'il veut renégocier les règles du « contrat ». Mais quel contrat, en fait ? On ne voit aucun document de ce type durant tout le film ! Mais bon la cruche accepte et bien entendu, ils font cela dès le premier soir...
Et tout le film est comme ça : Christian dit quelque chose, Ana dit non, puis finit par lui obéir. Elle bosse dans une nouvelle maison d'édition ? Grey voit dans le nouveau patron d'Ana un rival, et rachète aussitôt la boîte.
La bêtise du scénario se voit à toutes les scènes. C'est très mal interprété, les scènes de sexe sont saupoudrées d'une grosse couche de puritanisme amerloque comme on en voit si souvent... Ça joue les prudes au ciné, et malgré les scènes inoffensives, le métrage a obtenu un PG18 aux US... Sans compter que le pays est le premier producteur de porno... Hypocrisie, j'écris ton nom. De fait, nous ne voyons jamais les deux partenaires nus entièrement, Anastasia garde toujours quelque chose sur elle ( le haut ou le bas) et Christian fait ça avec le pantalon juste baissé sous le fessier... Sans compter les positions, ou plutôt LA position, lui sur elle, toujours, tout le temps. Tout ça pour montrer la domination de Grey sur Ana. On a aussi droit à une douche tout habillés, ben tiens... Et surtout, surtout, dès que Ana est touchée, elle jouit. Direct. Pas besoin de stimulation ni de préliminaires. Putain... De fait, ça n'émoustille même pas. MÊME PAS. Ça consterne. Et puisque le reste n'a aucun intérêt, notamment une scène d'hélicoptère qui ne fait même pas pleurer tant elle est ridicule on va passer directement à la fin. La scène finale, c'est Kim Bassinger botoxée comme jamais qui se prend une coupe de champagne dans la tronche pour avoir tenté une deuxième fois de dissuader Christian et Ana de se marier. Elle est priée de partir. D'un côté, tant mieux, parce que je me demande ce qu'elle est venue faire dans ce truc. Il y a un feu d'artifice, et Christian emmène Ana dans une chapelle sur les bords du lac, une chapelle remplie de fleurs et lui fait sa déclaration. Et vous savez quoi ? Elle Accepte. Quel suspense hein ? Mais pendant ce temps, un autre prépare sa vengeance. Fin.



Sous-merde et auto-flagellation



Que dire de plus ? Que dire sur cette merde tirée déjà d'une très mauvaise œuvre littéraire elle même au départ fan-fiction de la très mauvaise saga vampires-paillettes qu'est Twillight ? Parce que si on remonte au départ de tout ça, c'est de la faute de Stephenie Meyer... Oui, oui... elle n'aura pas fait du bien à la littérature et au cinéma, et EL James non plus. Au bûcher, la mormone ( ouais, quand je peux casser du religieux, je me prive pas).
Mais surtout, 50 nuances apporte un très mauvais message à plusieurs niveaux. Les gens sont tellement cons, qu'ils peuvent croire que c'est comme ça qu'il faut s'y prendre en amour. Sauf que non, ça, ce que je viens de voir, là, ça ne peut amener que le pire. Un viol.
Ensuite, ça raconte quoi ? Une domination TOTALE de Grey sur Ana. Dans tous les domaines : amour, travail vie quotidienne. Certains diront que c'est parce qu'il est riche et peut tout se payer. Ben là encore c'est archi malsain. Ana aliène son libre arbitre pour se mettre à la disposition de Grey. La scène avec l'autre fille qui a un grain et qui considère Christian comme son gourou est révélatrice. Donc, les femmes ne sont que des objets au service d'un type frustré. J'ai le droit de vomir là ou bien ? Oui je sais la cuvette est déjà bien remplie mais désolé, ça ne passe vraiment pas.
Et... ET MERDE.RIEN QUE LE FAIT D'AVOIR UTILISE MON PASS ILLIMITÉ POUR VOIR CA ME MET INTÉRIEUREMENT EN COLÈRE . Parce que sais que je n'aurais pas dû. Que c'est honteux à plus d'un titre. Personne n'est à l'abri d'une erreur, nous voyons tous des mauvais films, car ils nous permettent de mieux apprécier les bons, mais putain !
A là fin de la séance, l'amie que j'accompagnais m'a dit «  on dirait que ce film a été une torture pour toi ... » En effet. Cerise verte sur le gâteau déjà bien rassis : le roman était mieux et plus trash selon elle.
Alors comme je l'ai déjà dit, je n'ai pas vu le premier film. Je ne compte pas le faire. Et je ne verrai pas le troisième. Ça m'a vacciné. Même si vous me payez tout l'or du monde ou en chatons, je resterai incorruptible. Attention aussi, si le chaton est norvégien, je le prends, mais je ne vais pas perdre de nouveaux deux heures de mon temps pour ça. Au contraire, je ferai connaissance avec mon nouveau protégé. J'en ferai des mauvais romans, la saga s'appellera «  Me, Myself &Meow » et je les adapterai en films et ce sera encore plus consternant. Notamment si les producteurs sont français alors là, c'est garanti. Ben quoi, puisque ça suffit pour devenir millionnaire...

Julius
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le 11 févr. 2017

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Julius

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