Tommy, un jeune père vit dans une tour avec son enfant, traumatisé depuis la mort de sa femme tuée par des adolescents criminels le jour de son déménagement. Il devra surpasser ses démons pour tourner la page et s'en sortir.
"Citadel" est un drame horrifique de Ciaran Foy, réalisé en 2012. Il faut savoir que le réalisateur fut lui même agressé par des ados à la seringue, agression à la suite de laquelle il est devenu agoraphobe.
D'entrée, Citadel cloue le spectateur sur son siège avec la scène d'agression d'une jeune femme enceinte par 3 avortons démoniaques. Le film est un cauchemar éveillé dont la force est de balancer entre le film horrifique et le drame social sordide des zones de non droit.
Plus on avance dans le film, plus l'empreinte fantastique prend le pas.
C'est ainsi que l'on apprend que la bande d'avortons dégénérés est née d'une union consanguine dans la tour et qu'ils se nourrissent de la peur des habitants du quartier.
Au vu des faits et actes des avortons monstrueux à capuche, on pense bien évidemment aux enfants monstrueux meurtriers engendrés par Nola Carveth dans Chromosome 3 de David Cronenberg. Le climat du film est gris, dépressif et effrayant grâce à une photographie sinistre et à une bande originale des plus inquiétantes.
Le reproche qui pourrait être fait au métrage est que, même si la société occidentale est chroniquement d'une faiblesse coupable face à de tels comportements, le film se situe dans un registre délibérément non réaliste, ceci certainement pour éviter de pointer du doigt le problème et son incurie dans la durée. Pour échapper à cette critique, le réalisateur fait très rapidement glisser son film vers le registre fantastique.
Le film s'appuie sur les interprétations de grande qualité de James Cosmo (le prêtre) et d'Aneurin Bernard (Tommy).
Au delà de la fable fantastique, il ne faut pas oublier que ce film constitue certainement pour son auteur une catharsis et que ce qu'il a vécu en Irlande, dans le monde réel, se produit hélas très souvent ailleurs.
Ma note: 7/10