En 2013, des journalistes publient des données révélant que la NSA pratique au niveau mondial une surveillance intrusive, globale, et surtout illégale. L'affaire a un retentissement international, et Edward Snowden, ancien prestataire à la NSA responsable de cette fuite massive, devient mondialement célèbre. "Citizenfour" présente essentiellement une interview entre Snowden et les journalistes dans un hôtel de Hong Kong, la semaine où les faits ont été publiés en parallèle de leurs discussions.
Le fond du film est certes très noble. Il permet d'appuyer les critiques de Snowden à l'égard des méthodes liberticides de la NSA, et surtout de mesurer les risques qu'a pris l'homme en devenant un lanceur d'alerte, sans pollution médiatique (l'interview est présenté avec un minimum d'effets de montage ou de narration).
Le premier problème est que la forme est un peu trop simple. Le montage est peu développé, et il n'y a pas vraiment de pédagogie mise en œuvre pour faire comprendre l'ampleur du scandale à un quidam qui ne maîtrise rien de l'affaire. Ceci est probablement du au second problème : l'absence de recul du film, tourné au cœur des révélations. Cela permet d'avoir un témoignage à chaud (voire testamentaire si Snowden avait trouvé la mort prématurément), mais quelques années après, on en attend davantage. Toutefois, le film demeure intéressant pour se faire une idée du lanceur d'alerte et de son contexte.