Naïvement je pensais pouvoir m'informer en allant voir ce "documentaire" récompensé aux Oscars.
Hélas, après avoir brutalement révélé le cynisme des autorités américaines sur les dispositifs d'écoute de la CIA, Laura Poitras s'engonce dans de longs plans rapprochés sur le visage de Snowden (qui manque d'un bon dermatologue...), débitant inlassablement acronymes farfelus, degrés de classification baroques et (au compte-goutte) révélations-choc.
Le résultat est une compilation de rushs mal dégrossis. Certaines séquences inutilement longues font entrevoir un désir louable d'esthétisme de la part de la réalisatrice (images de cartes-postales de Berlin, Rio et Hong-Kong ; prises de vue sur les centres d'écoute de la NSA...), qui à mon sens révèlent la vacuité du message.
Les conditions de tournage du film, constamment rappelées par des écrans noirs incrustés d'explications de texte, laissent entrevoir les risques qu'on pris ses acteurs. Cependant le documentaire ne se repose justement que sur cette prise de risque pour se légitimer. Et le spectateur souhaitant en savoir plus sur la NSA et sur l'action, le savoir-faire, le vécu de Snwoden restera sur sa faim.