Difficile pour Soi Cheang de porter sur ses seules épaules la survie, voire la renaissance du cinéma hongkongais, qui dépérit année après année depuis la rétrocession à la Chine. Pourtant, le bougre s'en sort plutôt bien, ne serait-ce qu'au niveau de l'hommage à ce cinéma qui a tant brillé par le passé.


Clairement, « City of Darkness » est un film nostalgique qui célèbre une époque révolue, en témoigne la présence de stars des années 80, 90 et 2000 telles que Louis Koo et Sammo Hung. L'intrigue, qui tient sur un post-it, est un simple prétexte. Même si on peut y lire aussi la résistance – au moins culturelle – de Hong Kong face à l'ogre chinois, avec un côté méta.


« City of Darkness » est donc un film mélancolique. Mais aussi graphique et ludique, avec des personnages archétypiques sortis tout droit de la bande dessinée dont le film est adapté, emportant rapidement notre sympathie. Les combats endiablés et inventifs, et quelques personnages charismatiques, permettent donc de passer un bon moment.


Maintenant, n'étant pas un aficionado du cinéma HK complètement délirant et invraisemblable, j'ai été déçu par la pauvreté du scénario et certaines grosses ficelles (c'est quoi ce pouvoir d'invincibilité sorti du chapeau ?!) : il y a un léger arrière-plan politique et social, mais qui n'est jamais creusé, et qui sert plus de décor et de faire valoir qu'autre chose. Censure chinoise oblige, certainement, mais du coup ça réduit nettement la portée et l'aura de ce film, qui fait un peu joujou en toc.


Et puis j'avais l'impression de regarder un film HK des années 1980-90 tourné avec la technologie d'aujourd'hui : l'image est très travaillée, mais les personnages ont toujours cette psychologie ultra basique d'il y a 30-40 ans, avec des grands sentiments clichés (et parfois crypto gay – où sont les femmes ?), qui empêchent de prendre tout ça au sérieux...


Donc pour le côté fun et sympa, et pour l'hommage nostalgique, je mets la moyenne, mais je me sens très généreux... Cela dit, ce genre de film est peut-être préférable aux aliens qui envahissent la Grande Muraille de Chine... C'est dire l'état du cinéma chinois...


Critique à retrouver sur mon blog ici.

ArthurDebussy
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le 23 août 2024

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Arthur Debussy

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