Plus qu’un simple film d’action Hongkongais, un film qui nous parle d’héritage, de transmission et de la fin d’une époque. Soi Cheang nous offre un vibrant hommage au Hong-Kong des années 80 à travers un récit se déroulant principalement dans la citadelle de Kowloon, aujourd’hui disparue et incroyablement bien reconstituée pour le film. Un choix tout sauf anodin, quand on sait que la destruction de cette citadelle bidonville au début des années 90 sera annonciatrice de la rétrocession de Hong-Kong à la Chine en 97, et qu’elle apportera un très grand bouleversement à son mouvement cinématographique marquant ainsi la fin d’une ère.Mais le but n’est pas de regretter ! l’intention de son réalisateur se comprend dans le choix du casting, quand on le voit réunir des stars de cette époque, comme Sammo Hung et Louis Koo face à une nouvelle génération d’acteurs qui en veulent.L’objectif est de rendre hommage à cet héritage, et d’aller de l’avant. Cheang nous propose un film puissant à la mise en scène vertigineuse, à la direction artistique impeccable dans laquelle on sent même la crasse des recoins de cette citadelle, où les scènes d’action sont extrêmement inventives, lisibles, dans la pure vaine des films de gangsters et surtout d’art martiaux, embrassant limite le côté fantastique de ses combats qu’on mélange à un drame social poignant. Mes principaux reproches iraient sur les longueurs que le film peut présenter parfois , ainsi que l’écriture niaise de certains personnages et de quelques scènes, mais ça encore, c’est presque un cliché inhérent au cinéma chinois. N’en reste pas moins un excellent moment de cinéma.