City of Life and Death par Adrast
D'emblée, j'ai été frappé par l'esthétisme. Très beau, très léché, mais aussi très froid, il est à l'image de son noir et blanc épuré qui lui confère une crédibilité documentaire en plus de faire reluire la réalité au lieu de la ternir.
L'action déclenchée dès le point de départ s'enfonce progressivement dans le drame. De ce fait, il peut paraître très lent et par conséquent très ennuyeux pour peu que l'on ne soit pas réceptif à la tension dramatique latente qui est tout ce qu'il y a de plus suffocante. Du pareil au même, il est franchement prenant si on est coutumier de l'Histoire relatée, et plutôt déstabilisant lorsqu'on n'en connaît pas un mot. En cela, c'est certain qu'il ne touchera pas le même public qu'un Soldat Ryan bien bien loin de l'objectif du réalisateur...
C'est qu'il m'évoque plutôt le Requiem pour un massacre de Klimov, plus pour la lenteur, l'aspect solennel et « commémoratif », que pour son horreur sournoise, qui est au contraire belle et bien montrée dans City Of Life and Death. Ainsi, on se rapproche un peu plus d'un Nuit et Brouillard, le noir et blanc forçant forcément la comparaison... Au delà, et avec plus d'objectivité, il est franchement à saluer pour le témoignage fictif qu'il dessert et la leçon de mémoire qu'il impose avec une grande classe.
En clair, je n'ai peut-être pas compris toute la leçon, mais j'ai quand même pris plaisir à écouter ânnoner le professeur.