Au moins le topo est simple, Ron Swanson, après s'être barré du département des parcs de Pawnee est devenu président des États-Unis et a mis son projet anarcho-capitaliste en exécution sur le territoire entier.
Du coup deuxième guerre de sécession.
A vrai dire, je m'attendais à moins bien et je suis quand même décu; on aurait pu avoir un nanar et pourtant, on finit avec un petit navet oubliable.
Commençons par le plus facile : ce voyage de 1000 km est d'un vide bon dieu, on a l'impression de naviguer entre les différents titres d'un scénario plutôt qu'entre les différentes villes des US.
Le plus flagrant étant la ville pas concernée par la guerre civile, j'ai juste eu l'impression d'entendre le réalisateur derrière ma tête me dire "tu vois, on a mis cette séquence pour montrer un autre versant de la guerre un peu flottant en dehors du temps, tout en faisant voir aux spectateurs que pour les protagonistes, c'est la paix qui est devenu l'anormalité" et je déteste qu'on parle dans mon oreille.
J'ai surtout failli devenir fou quand j'ai remarqué la structure putain de répétitive du film :
moment choquant (et encore), cacophonie détruisant tes oreilles dans le cinéma, silence brutal, musique n'ayant rien à voir avec la scène pour faire genre "t'as vu la contradiction entre la musique joyeuse et la TRAGÉDIE ?" Et ce du début à la pu-bordel-tain de fin.
Ok film, mais ferme ta gueule s'il te plaît.
Subtilité zéro et cliché.
C'est d'ailleurs les termes qui résument le film.
Rien que le cliché de la rookie maladroite et tendre qui à la fin devient une obsessionnelle qui adore la violence.
A ce moment là j'ai eu un flash, j'ai vu STRINGER (1999) repasser devant mes yeux, j'avais l'impression de revoir ELIE SEMOUN me dire, "t'as vu comment j'ai changé, les médias aggravent la violence et j'en fais partie, je suis devenu trop bresom à force de photographier des morts"
Elie s'est superposé à la fille, et jusqu'à la fin du film, je n'ai vu que sa tête.
Et comme lui, la fille (dont le nom m'échappe car mon cerveau n'arrive pas à attraper les infos suintant l'inutilité) a une évolution tellement wtf qu'on ne fait que rire de la fin.
Puis son fusil de Tchékov pourri avec Dunst n'a pas aidé, dès qu'il arrive, tu sais que la fin va être comme ça; fin extrêmement drôle qui plus est.
Ce qui m'amène au caractère plus général des personnages qui sont tous oubliables, le plus drôle étant Escobar. J'ai eu l'impression qu'il allait prendre en consistance mais non, j'ai l'impression de n'avoir vu que 2 scènes de lui.
D'ailleurs ça me fait cet effet avec tous les personnages, les protagonistes sont des personnages secondaires.
En même temps, 1000 km de voyage et aucun moment d'inutilité constructrice, aucun moment de flottement où l'on voit réellement le voyage, on passe uniquement de péripétie en péripétie.
On skip 300 km comme ça, donc en gros on ne voit que 2 % du voyage, ça se trouve les 98 % restants étaient sans danger, on ne saura jamais.
Donc rien que cette partie road trip est ratée, car en ne montrant que des péripéties, les personnages restent vides, on s'en fout d'eux, et du coup on s'en fout de l'histoire.
Comment veux-tu me faire croire en une Amérique morcelée quand on ne la voit absolument pas ?
L'aspect sur la photographie de guerre est aussi sacrément ratée, à aucun moment on ne s'intéresse à l'art de la photographie, alors que le film essaye de nous montrer la potentielle beauté de ces images (je l'ai dit que c'est une copie de Stringer).
Et puis la tranquillité pendant 1 seconde que chaque photo prise permet est au début sympa, puis à la fin ce motif devient tellement répété que l'aspect esthétique est remplacé par un aspect Powerpoint.
La mise en scène quant à elle est putain de plan-plan, champ contrechamp. Je crois qu'il n'y a pas un seul plan durant plus de 10 secondes dans ce film, bon dieu.
La seule originalité étant les plans sur la Dunst avec un petit effet arc-en-ciel pour montrer sa concentration lors d'une photo.
Mais évidemment son originalité est flinguée à la fin quand cet effet s'applique à la rookie pour dire que "OH regarde, elle devient comme Dunst, une vraie dure à cuire froide, alors que Dunst est devenue sensible. La preuve, la rookie considère Dunst comme un simple cadavre en plus"; je trouve que ce film parle beaucoup dans mon oreille.
Mais bref, je retiendrais 1 chose, étant la scène de fin, l'assaut sur Washington qui est plutôt tendu, notamment car on est au plus proche des combats et à hauteur d'homme. Et aussi car on ne fait qu'avancer, pas de guerre de tranchée, c'est marche ou crève et la caméra te tire par le bras avec les personnages.
Voilà la seule chose réussie de ce film.
Sinon, le reste donne l'impression d'être l'archétype du film de guerre post-apo hollywoodien faussement intelligent, essayant de faire croire qu'il n'est pas comme les autres.
En gros, cette chose est une Attention Whore.