Les Etats-Unis sont déchirés par une guerre civile, Est contre Ouest (le Nord et le Sud étaient déjà « pris »). Des journalistes sillonnent le pays, en route pour Washington.
Loin d'être un film d'action (sauf quelques scènes) ou une diatribe politique, le sujet de Civil war est avant tout la guerre vue par des reporters, et donc finalement le reportage de guerre. Avec des airs de road movie, caractérisé notamment par le voyage initiatique de « la débutante », Alex Garland nous montre la dureté de voir et photographier horreurs après horreurs. Il décline différentes facettes du métier de journaliste à travers les yeux des 4 personnages, allant des pics d'adrénaline au tourment de réaliser que montrer la guerre ne suffit pas à l'éviter.
On peut s'interroger sur le fait d'avoir choisi de montrer une guerre civile américaine plutôt qu'une autre. Pour rappeler aux populations récemment épargnées qu'elle est toujours possible « en bas de chez soi », et même au sein d'une superpuissance telle que les Etats-Unis ? Mais le peu de développement de ce sujet d'un point de vue politique alors que l'action se situe dans un futur (très) proche laisse un peu perplexe de prime abord, et semble amoindrir quelque peu sa portée en tant qu'avertissement.
Il n'en demeure pas moins un long-métrage intéressant avec une belle photographie (le contraire eut été un comble), témoin de la violence et de la désolation. Sans jamais cependant tomber dans le pathos car les reporters de guerre sont des témoins les plus neutres possibles, bombardant de photos mais n'intervenant jamais dans le cours des événements. Comme le dit si bien un des personnages, ils sont là pour que les autres se posent des questions. Peut-être est-ce aussi ici le but recherché ?