Le spectre d'un affrontement fratricide plane sur les États-Unis depuis plusieurs années. La campagne électorale qui voit Trump revenir dans la course à la présidence renforce d'autant plus ce sentiment de laissés-pour-compte. Cet ancien président tient un discours de victime, affirmant être la cible d'une justice qui s’acharne sur lui. Comme l'a dit Mélenchon : "La République, c'est moi !" Les personnes tenant un tel discours ne sont rien d'autre que des mégalomanes. Ces politiques n'ont comme seul et unique objectif que de faire des lois dans leur intérêt. Trump a déclaré que, s'il était élu, il serait le dictateur d'une journée. Une journée pour régler ses comptes certainement, mais une seule journée, c'est déjà trop.
Le film d'Alex Garland montre qu'un pays où les armes circulent facilement peut tomber tout aussi facilement dans l'affrontement. Ok, cette dérive peut se produire, mais que dit ce film sur ce sujet ? Absolument rien, car il n'y a aucune remise en cause politique. Le pays s’affronte, sombre dans le chaos et la guerre. Cependant, il ne semble pas essentiel au réalisateur d'avoir un fond politique dans son film. Ce genre de production, dans lesquelles l’Amérique sombre dans le chaos, est déjà présent dans bon nombre de séries telles que The Walking Dead ou The Last of Us. Civil War n'est pas meilleur que ces séries, d'ailleurs l'image ressemble à ce genre de productions : c'est assez pauvre du côté esthétique. Ça se veut recherché visuellement, mais c'est souvent moche ; il faut dire que les couleurs sont pimpés avec excès. L'herbe est d'un vert qui n'existe pas dans la nature. Là où le réalisateur pouvait avoir un message à délivrer à une partie de l’Amérique devenue folle, il préfère ne rien dire et produire une image pauvre en contenu. Là ou une vraie question sur la division d'un pays et de sa violence sous-jacente pouvait être le fond du film. Garland ne fait rien et il ne traite jamais le sujet de la fracture.