C'est un peu la version années 80 de Graine de violence, thème qui sera récupéré aussi par le Proviseur en 1987, puis plus tard dans Esprits rebelles. La délinquance dans les lycées, c'est pas nouveau, mais ici ça allait beaucoup plus loin, les cancres étant des anges du mal incarné, irrécupérables, et dont la seule issue est leur éradication. En fait, ce ne sont ni des cancres, ni des dévoyés, ni des inadaptés, mais des démons, des membres d'un gang dont le seul but est de semer la désolation, le crime a remplacé le chahut.
Montrer le calvaire quotidien des enseignants et des élèves généré par seulement une poignée d'irréductibles, est un constat nécessaire ; alors que l'école devrait être un lieu d'épanouissement et de communication, elle est donc montrée comme un lieu d'insécurité, mais la solution apportée par le réalisateur qui est celle de l'élimination peut faire grincer des dents. Mark Lester montre en un style très percutant la sauvagerie la plus déchaînée, faisant ainsi le constat effroyable d'une Amérique malade. La graine de violence a germé et a donné des fleurs vénéneuses et mortelles.
Certaines situations peuvent aujourd'hui paraître volontairement outrancières, il faut parfois se cramponner au fauteuil, car la violence qui était destinée à choquer en 1982, ne l'est pas plus que dans certains films actuels, d'autant plus que le futur proche de ce film a largement rattrapé le présent d'aujourd'hui, à l'heure où des enseignants se font poignarder en classe... donc finalement le propos n'est pas si exagéré, seules les solutions peinent de nos jours à être trouvées, dans le film, elles sont radicales et sauvages. A méditer.