Des choses gentilles à dire sur ce film :

Les États-Unis ont peur. Vous voyez ce qui se passe quand les hippies ont des gosses à leur tour, bin voilà on arrive à une génération qui ne respecte rien ni personne. Après avoir montré dans Les Challengers, le visage positif d’une jeunesse sportive et riante, qui n’en a que pour le roller et le disco, Mark L. Lester s’intéresse dans Class 1984 à cette jeunesse perdue, cette culture sexe, drogue et rock’n’roll qui fait des graffitis partout et qui deale dans les chiottes des bahuts. Un grand écart visiblement suscité par une visite de son ancien lycée...

La présentation écrite qui ouvre le film est assez drôle, putassière et réac comme une émission de téléréalité qui suit tel ou tel groupement de gendarmerie faire les sorties de boîtes de nuit ou des policiers rouler des épaulettes dans le bois de Boulogne, elle est suivie d’un générique balade en ville qui montre le péril jeune, des jeunes désœuvrés, des jeunes agressifs, des jeunes dépravés... Balade qui se termine par l’arrivée du professeur de musique Andrew Norris (Perry King) sur le lieu de sa nouvelle affectation, le lycée Abraham Lincoln.

La première partie du film va se focaliser sur le quotidien du professeur dont la vocation et la tranquillité d’esprit sont rongées par son élève à temps partiel Peter Stegman (Timothy Van Patten) et sa bande de punks à la mine boudeuse qui portent des croix gammées. Mark L. Lester a clairement lorgné du côté de Orange mécanique mais vu par le prisme de l’autorité et sans réel questionnement derrière. C’est dans l’ensemble assez réac. Et ça peut friser parfois le bien bien couillon notamment dans les représentations de tout ce qui a trait à la consommation de drogue : c’est bien connu, la coke, ça fait éructer des wooohoohowoowohhhooo rigolards et escalader les mâts de pavoisement... et on en meurt ! Toutefois, c’est aussi assez efficace dans le genre.

La tension monte graduellement, et si, dans le détail, ça peut être caricatural, voire croquignolet, globalement, la dynamique fonctionne plutôt bien. Stegman se dévoile au compte-goutte : tout comme le petit Alex de Orange mécanique était un grand mélomane, le jeune chien enragé de Class 1984 montre un vrai talent pour ce qui est de la musique et tout comme le petit Alex, Stegman n’est pas un gosse des rues. Sa mère est, du reste, plutôt aimante... les parents laxistes toussa toussa même s’il faut reconnaître que, dans majorité des films de ce genre, les punks sont nés tout en cuir, en bandana et en mascara, une seringue à la main et un surin entre les dents.

Cette première partie reprend aussi les codes du vigilante movie avec une autorité (aussi bien l’équipe enseignante du lycée, son administration que les flics) pieds et poings liés face à la racaille. Et la racaille le sait ! Class 1984 contient une scène d’ailleurs assez réjouissante un peu similaire à celle de Fight Club dans laquelle le protagoniste se fait valser dans le bureau de son patron : ici, Stegman se fout lui-même une peignée dans les chiottes sous le regard hagard de M. Norris et obtient ainsi l’avantage dans le duel mental qui les oppose.

Et puis, comme dans tout bon vigilante movie qui se respecte il y a aussi un viol. Lequel ouvre la seconde partie du film, un bon vieux défouloir qui nous rappelle que Mark L. Lester est surtout connu pour avoir réalisé Commando. Les 20 dernières minutes qui voient le professeur couper le bras d’un cancre à la scie circulaire ou en faire brûler vif un autre sont un petit délice d’un autre temps.

Voilà, Class 1984, c’est indéniablement bas de plafond et réac, mais c’est du réac bien dans son jus, sympa dans son côté outrancier des années 1980. Le film bénéficie en plus d’une bonne dynamique en terme de mise en scène... et puis, petit élément fun, on y retrouve un tout jeune Michael J. Fox tout en coupe au bol et en taches de rousseur.


Hum... ce film ne compte assez d'ingrédients pour jouer au bingo avec une grille de 36 cases, mais voilà quand-même les 28 ingrédients repérés


Personnage > Agissement

Bagarre > Empêche un personnage d’en abattre un autre en retenant son bras ou en le poussant au dernier moment – Chute dans le vide en criant « Aaaaaah ! » – Famille > Caresse les cheveux d’un enfant – Interprétation > Répète une phrase 2 fois – Se regarde dans un miroir > Maquillage, nœud de cravate, etc. – Stylé > Démarre un moyen de transport en trafiquant les fils (sous le volant)

Personnage > Citation

Rassure > « Tout va bien se passer » / « Tout va bien, c’est fini. »

Personnage > Héros ou héroïne

Tension > Son fils, sa fille, sa femme, un·e proche est en danger, entre les mains des méchant·es

Personnage > Interprétation

En fait des caisses

Réalisation

Course-poursuite > Voiture qui décolle et se retourne en l’air (suite à une collision) – Fin > Que sont-elles/ils devenu·es ? – Habillage > Placement de produits – Homme torche qui s’agite en tout sens – Ouverture > Générique « Balade en ville » – Ouverture > Présentation écrite de l’univers, de la situation, du personnage, du contexte voire définition – Technique > Faux raccord flagrant

Réalisation > Accessoire et compagnie

N’importe quoi > Explosion injustifiée

Réalisation > Audio

Ambiance sonore > Haut-parleur d’hôpital qui appelle un docteur – Bruit exagéré > Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps – Habillage sonore > Il y a toujours des téléphones qui sonnent dans les scènes de commissariat – Musique > Classique

Scénario > Contexte spatio-temporel

Barbecue

Scénario > Ficelle scénaristique

Tension > Plan insistant sur une arme perdue au cours d’une chute ou d’une bagarre

Scénario > Situation

Tension > Suspendu·e dans le vide

Thème > N’importe quoi

Carton-pâte > Coup de poing pouet-pouet – Non-suspension d’incrédulité > Lycéen·nes incarné·es par des acteurs ou actrices de plus de 25 ans – Trop con·ne > Ces gens font des trucs complètement con

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Objectification sexuelle > Nichons, fesses

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 1981 et Ah ces hommes torches qui s'agitent dans tous les sens

Créée

le 28 sept. 2024

Critique lue 9 fois

Critique lue 9 fois

D'autres avis sur Class 1984

Class 1984
Play-It-Again-Seb
7

Classe tous risques

Cette petite série B que certains considèrent désormais comme culte (pourquoi pas ?) reste, en dépit des années qui passent, un très sympathique divertissement. Tout à fait dans l’esprit des films du...

le 17 nov. 2022

12 j'aime

5

Class 1984
Satané
7

Un produit dérivé de l'ultraviolence

Que dire sur ce film si ce n'est qu'il me paraît être l'une des oeuvres cultes des années 80 ? Enfant indirect d'"Orange Mécanique", on en ressent toute l'influence, couplée aux mouvements...

le 4 nov. 2011

12 j'aime

Class 1984
Fatpooper
8

Attention, y a du spoil dans l'air!

Je m'attendais à un nanar bien Z, j'ai été assez surpris de la qualité du film. je ne comprends pas trop le nombre de critiques mauvaises que rencontre le film. oui c'est violent, peut être un peu...

le 9 juil. 2011

10 j'aime

8

Du même critique

Beetlejuice Beetlejuice
IncredulosVultus
5

Déterrer pour mieux réenterrer

Dans la série des j’en attendais rien mais je suis quand-même déçu de rentrée, s’il n’y avait pas eu la nomination de Michel Barnier au poste de premier ministre, Beetlejuice, Beetlejuice aurait...

le 7 sept. 2024

14 j'aime

2

Supermarket Woman
IncredulosVultus
8

Les têtes de gondole, c’est sa grande passion !

Des choses gentilles à dire sur ce filmUn peu comme ont pu le faire le tandem Kervern/Delepine dans Le grand soir, Juzo Itami réussit à rendre fascinant et beau un univers qui ne l’est pas forcément...

le 12 sept. 2022

4 j'aime

V/H/S/99
IncredulosVultus
6

Skip to the end

Les V/H/S se suivent et se ressemblent. Cette fois encore, on baille plus ou moins poliment jusqu’à l’arrivée du bon segment. Il y a bien un petit quelque chose avec l’animation des petits soldats...

le 19 oct. 2023

3 j'aime