Le film est adapté d'un roman de José Giovanni et on ne s'étonnera donc pas d'y trouver le thème de l'amitié, de la loyauté, dans le milieu des truands. Pour autant, l'idée dominante est celle du gangster traqué dont la clandestinité est de plus en plus aléatoire et menacée.
Lino Ventura est un tueur mais la lucidité amère avec laquelle il entrevoit son sort, et sa qualité de père de famille font de lui un personnages sympathique, en vertu surtout de l'habituelle mansuétude de Giovanni pour les truands "honorables".
Cela dit, le film de Claude Sautet montre bien le funeste chemin suivi par Abel Davos, lequel conçoit sa vie, en homme désormais responsable, comme un échec et comme une fuite perpétuelle. Cette dimension humaine constitue l'originalité d'un film noir à la mise en scène de laquelle on est assez surpris de trouver le futur auteur de "César et Rosalie" et de "Vincent, François...".
Pas toujours captivant, en dépit d'un début d'intrigue plein d'action et de mouvements -qui forment d'habitude le dénouement des polars- le film trouve néanmoins sa place dans le lot des meilleures séries noires de l'époque.