Quoi de plus logique que de clôturer cette journée ciné du 22 juin 2018, débutée en compagnie de Andrei Zviaguintsev puis poursuivie à côté d'Abel Ferrara à deux reprises, avec une petite avant-première, dans une salle électrisée, du "Climax" de Gaspar Noé ? Une thématique "Je suis un cinéaste jusqu'au-boutiste" concoctée par le Festival Sofilm Summercamp en quelque sorte.
Je vous le dis tout de suite, j'attendrai septembre prochain, et sa sortie le 19, pour pondre une VRAIE critique du nouveau Noé, car j'ai absolument besoin de le revoir plus sereinement, si toutefois j'y parviens, pour pouvoir poser les mots.
A vrai dire j'étais parti pour lui mettre un 9 pour l'instant, comptant garder le 10 éventuel pour le deuxième visionnage, mais ce ne serait pas sincère. Ma grille de notation, bien que parfois discutée, est finalement assez simple. Elle est basée sur les sensations, et étant assez extrême dans le domaine, je charcute ou idolâtre relativement facilement, en fonction de ce que me disent mon cerveau et surtout mes tripes.
Et là mes tripes, tout mon corps même, m'ont énormément parlé, j'ai eu mal au bide, aux muscles, un peu partout, mais en réalité ce sont surtout mes glandes lacrymales qui m'ont sollicité. La raison est simple : je crois qu'en réalité, ce qui me bouleverse le plus au cinéma est la mise en scène, pas la gratuite hein mais celle qui sert un récit ou plutôt le magnifie. Je ne lis jamais un synopsis (comme la quatrième de couverture d'un livre d'ailleurs) car ce qui m'intéresse n'est pas ce qu'on va me raconter mais COMMENT on va me le raconter. Et là j'ai été plus que servi, les larmes me sont montées aux yeux 15 fois en 95 minutes, juste parce que je savais que j'avais en face de moi quelque chose d'exceptionnel, au sens étymologique du terme. Je ne sais pas si j'ai réellement envie de comprendre comment le Gaspar a fait pour filmer certains plans, peut-être vais-je me contenter des souvenirs du vertige que cela m'a procuré.
Je ne vous parle pas de l'histoire, de la distribution, de la danse, des dialogues, de la musique, tout m'a renversé dans ce "Climax", je le ferai en septembre, posément, mais l'urgence dans laquelle a tourné Noé est une bénédiction, c'est une évidence, car elle est communicative et transporte le spectateur dans une excitation pour ainsi dire juvénile.
En conclusion, pour l'instant, on va dire que grimper à bord de ce film, ou plutôt de cette expérience, équivaut à prendre place dans la nacelle de montagnes russes, où terreur et plaisir se mélangent, vous savez ces moments où vous regrettez d'être là alors que vous êtes en train de prendre un pied absolu.
Bisous sur vos truffes, et aux plus courageux qui n'auront pas peur de lire le pavé d'un mec en transe, je dis "Rendez-vous ici en septembre"...