C’est énorme ce film, que l’on aime ou pas, il est impossible de ne pas reconnaître la qualité technique de l’oeuvre.
Climax, cette œuvre d’une heure 30, décrite comme une montagne russe qui se transformerait en train fantôme, selon Gaspar Noé, est absolument renversante, surtout au cinéma.
Un succès à Cannes qui se manifeste par son prix Quinzaine des réalisateurs, et des critiques positives que l’on retrouve de partout.


Voici comment est conçu Climax : Une première partie énergique, pleine de fantastiques chorégraphies, avec des dialogues crus plus qu’explicites, (Je ne conseille à personne de voir ça en famille, c’est hyper dérangeant). Et une deuxième partie horrible qui montre une stylisation de la violence brillante et splendide. Un début qui commence délicatement malgré de légers tons hystériques. Mais en tout cas jusque là, tout va pour le mieux, une ambiance assez bonne domine et la musique envoie de bonnes ondes.
Les musiques composées, notamment par Bangalter sont incroyables (lui qui avait déjà composé la meilleure bande originale de l’histoire avec Irréversible, ainsi que celle d’Enter The void qui était pas mal). Il ne faut néanmoins pas oublier les nombreux autres musiciens-compositeurs, qui ont participé.
Le premier plan montre une femme rampante en t shirt dans la neige, elle a l’air blessé, les bruits sont intenses. Ils vont sur ce, lancer le générique de début qui va très rapidement, et qui donne tous les noms et tous les crédits. Une sirène retentit et nous voilà immergés dans un entraînement de danse.
Juste après nous nous retrouvons nez à nez d’un écran télé qui montre les danseurs qui se font interrogés par des inconnus, sur des questions qui touchent le sexe, la drogue ou encore la danse. Les répétitions reprennent et la capacité esthétique devient de plus en plus puissante.
On est déjà dans une optique de rapidité et de répétition, ça tourne en rond et c’est filmé de manière plus ou moins bancale. On découvre des acteurs inconnus, mais qui jouent plus ou moins bien, ils sont noirs, blancs, arabes, blonds, bruns, homosexuels, hétérosexuels, bi, grands, petits, etc. Tous sont différents, mais dansent ensemble avec derrière un gigantesque drapeau français plein de paillettes. Les couleurs claires, vives et chaudes sont belles. Pas de dialogues, une histoire simple, c’est sympa. Mais c’est ainsi que les dialogues prennent place, et là c’est presque gênant : 15 minutes de dialogues crus, que du sexe, du sexe et du sexe, c’est presque ignoble même au bout d’un moment, mais quoi qu’il en soit c’est la fête, et tout le monde boit de la bonne sangria.
Les gens se remettent à danser et les gens discutent un peu des représentations chorégraphiques.
Et là milieu du film, qui est definie de manière explicite : Le nom de tous les acteurs est passée en revue avec un splendide graphique, un noir et là le film devient flippant, on rentre presque dans le genre horreur. Je comprends ce que veut dire le réalisateur avec sa phrase explicative que j’ai cité au début. On commence avec un sursaut d’adrénaline joyeux et brillant en sensations, mais tout ça tourne à la dérive, le train entre dans le manoir, (ce manoir serait la sangria) et nous sommes dorénavant confrontés à des zombies et à des êtres qui font peurs. Cette sangria serait le manoir, car il représente l’élément qui tient tout le monde dans l’horreur et la dégénérescence. Je rappelle que si tout va mal c’est que quelqu’un a bourré un bol de sangria, de stupéfiants. Donc voilà, le film devient flippant car tout d’un coup, les couleurs sont froides, il y’a même des pièces sombres, les danseurs ressemblent aux zombies de Shaun of the Dead, ils ne font pas encore trop peurs, certains rigolent encore même, mais créent déjà un certain malaise chez les spectateurs. Et surtout, et je pense que c’est le meilleur du film, c’est cette utilisation de la caméra, au début de la deuxième partie, la caméra tremble un peu, elle vibre et je ne saurais l’expliquer mais ça commence à nous traumatiser, et puis on rentre enfin dans le bain. Après que dire, c’est plus que répétitif, mais voici ce que l’on nous répète : Des cris stridents, des musiques électros très énergiques, des gens qui se déplacent ou encore des rires. De temps à autres nous avons des scènes violentes, cette violence est due à de nombreux facteurs : Toutes sont dues à cette folie et hysterie qui s’est emparé du groupe, mais certains se sont énervés pour différents motifs. Une dans un élan d’autodestruction décide de tuer son embryon, alors qu’elle apprend qu’elle est enceinte, des hommes se battent suite à un conflit verbal, une autre pense avoir trouvé la traîtresse qui a mis des stupéfiants ou l’on ne sait quoi dans la sangria. Ce qui est dommage, c’est que Noé n’aurait pas dû nous dire que si les gens faisaient n’importe quoi, c’est parce que quelqu’un avait drogué tout le monde. Il aurait dû nous montrer l’état physique et psychologique catastrophique des personnages pendant 40 minutes (comme il l’a fait pendant le film) et nous indiquer qu’à la fin ce qu’il s’est réellement passé.
Donc revenons en au film, ça s’empire chaque minutes, je ne vais pas étayer, mais au plus ça va au plus l’état des danseurs s’empire. Dégâts sur dégâts. Et tout ça c’est filmé de manière plus que brillante. Je vous jure, allez voir Climax, c’est une expérience visuelle et cinématographique époustouflante qui tient tête aux œuvres les mieux réalisées de l’histoire. Même des cinéastes comme Gilliam, Kubrick ou Cameron n’arrivent pas à égaler les films de Noé en terme d’intensité sensationnelle et émotionnelle. C’est vraiment une beauté, la caméra est virevoltante, et l’on suit de temps à autres, de dos des personnages qui avancent dans les couloirs.
La fin est belle, on en a les larmes aux yeux, mais je ne vais pas plus en parler.
Maintenant analysons le film : Irréversible est mon deuxième film, il a été réalisé par Gaspar Noé, et Les 8 Salopards est mon troisième film. J’avais donc hâte de voir le nouveau film de l’auteur d’un film que j’ai aussi bien classé à titre personnel, mais en plus ce film est un grand hommage à Les 8 salopards, il y’a de nombreuses références : Cette neige, avec ces gens peu habillés rampants et souffrants dans la neige. Ces styles calligraphiques pour présenter le nom des acteurs durant le film. Cet enjeu qui est de savoir qui a empoissonné la sangria, dans Les 8 salopards on cherchait à savoir qui avait empoissonné le café. Le fait de vouloir savoir qui est qui, dans des circonstances compliqués, dans Les 8 salopards on cherchait à savoir qui était où étaient les traîtres, on l’on devait séparer la paranoïa de nos suspicions, c’est idem pour Climax. Sans oublier les scènes de violence et de sexe explicite retrouvées dans les deux films. Revenons en à la violence, je comprends que Climax ait pu choquer par son climat de très grande violence. On en est évidemment à des années lumières d’Irreversible qui est l’un des films les plus violents de tous les temps. Celui ci est plus visuel, (en plus de son climat) avec sa scène de de viol qui dure 10 minutes, ou encore sa scène de meurtre à coup d’extincteur. Je peux comprendre que certains n'apprécient pas la violence stylisée, néanmoins il faut rester lucide et reconnaître la beauté des scènes finales. Personnellement je trouve cette violence parfaitement brillante, sur grand écran les images sont impressionnantes et marquent de manière radicale. Elle permet au cinéma de se redécouvrir et d’innover.
Pour ce qui est de l’interprétation, c’est un peu flou je sais pas trop ce qui peut en ressortir.
Un futur 5/5, sûrement, un film ingénieux. Je le déconseille aux moins de 16 ans. 4/5

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le 14 oct. 2018

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