En fait, Gaspar Noé est un cinéaste écologiste tant son art de la récupération et du recyclage sautent aux yeux. De l'actionnisme viennois au voguing new-yorkais, de Kubrick au théâtre sulfureux de Rodrigo Garcia, le réalisateur de Love fait feu de tout bois et se révèle au final d'une ringardise totale. Outre qu'il n'invente rien, son cinéma est d'une artificialité et d'une vacuité que la dernière réplique du film " Il ne s'est rien passé " suffit ainsi à synthétiser. Choquer et cliver, rien de plus facile en alignant images chocs, angles baroques et ambiances glauques qui suscitent d'abord l'ennui. Enfin, on pourrait aussi réfléchir sur la différence de traitement entre filles et garçons et signaler au passage que la seule scène de sexe, comme par hasard, est une scène saphique. Décidément, Noé coche toutes les cases du parfait petit programme tellement éculé de la provocation bas de gamme et idéalement balisée.