L'ouverture est alléchante. Passé le traditionnel générique-de-fin-au-début, une femme emerge du haut de l'écran dans la neige et boite pleine de sang jusqu'à s'écrouler. Joli, troublant... ET PUIS elle se met à gesticuler par terre comme une truie en rut, tandis que la caméra tourne en rond pour aucune raison, ça perd toute crédibilité aussi bien artistique que biologique.
Cet incipit est microcosmique de l'ensemble du film.
Climax ne déroge pas à la règle de Gaspar : avoir un point de départ qui, chez nombre d'autres cinéastes, serait intéressant... Mais parasité par son esprit adolescent embué de connerie intersidérale.
Les acteurs ont beau déployer une énergie considérable, tout dans ce film pue le fake et l'impro sans une once d'effort dramaturgique. On finit par ne plus rien comprendre, la Sangriacide ne semble pas avoir le même effet sur les différents personnages, ni sur la durée. Certains semblent dopés au PCP et sont juste hyper agressifs, d'autres partent dans un bad-trip carabiné, d'autres ont soif de sexe comme jamais...
Il n'y a aucune cohérence ni aucune tenue de route. Climax n'a littéralement aucun sens. Il se passe des tas de choses, qui en général prennent dix fois trop de temps, mais aucun discours ne saurait s'en détacher, aucun regard sur l'humanité, ni une époque ( c'est censé se dérouler en 96, mais le vocabulaire ne reflète en rien les nineties... )
Le spectateur n'a donc qu'à attendre patiemment la fin de se délire sans queue ni tête, essayant de temps en temps de choquer à qui mieux mieux, avec les trucs les plus fastoches du répertoire : coups de pieds dans des ventres enceintes, scarification-express ( bigup aux talentueux gars des VFX sur ce plan ! ) enfermer un gamin dans un local technique puis "perdre" la clef pour qu'il meurt électrocuté comme un con...
A la fin il retourne la caméra sans raison pendant de longues minutes pour filmer dans une lumière rouge des acteurs au bout d'leurs vies qui ne savent plus quoi faire alors se roulent par terre, baisent, hululent, etc...
Comme j'ai pris la décision de rater un Gaspar Noé sur deux, je me réjouis en me disant que le prochain j'y vais pas !