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Climax ou le bad trip du cinéma


I) Huis clos et technique cinématographique



Les personnages nous sont présentés dans une interview que nous voyons à travers une télévision cathodique. Puis nous sommes téléportés au moment de la répétition dans une salle de danse ou l’on va rester pendant 1h30. Tous les personnages vus dans l’interview sont présents et leurs danse est présentée avec un époustouflant plan séquence.


Les musiques sont étourdissantes, écrites par des auteurs connus (DaftPunk…). Ces musiques tournent en boucles constamment dans nos oreilles, il n’y a aucun blanc, au fil de l’histoire on pourrait penser que la musique est extra diégétique, mais quand survient la coupure d’électricité provoqué par le petit garçon, on comprend que cela faisait 1h que la musique était présente. C’est aussi à ce moment-là que l’on remarque que la musique se fait moins persistante quand les personnages traversent le couloir pour aller aux dortoirs. Des lors la musique est bien intra diégétique et le fait de la tourner en boucle dans nos oreilles nous fait entrer dans l’histoire. La musique étourdissante cherche à figurer le débordement intérieur des personnages.


La caméra est tremblante, comme si on était un personnage, le film met tout en œuvre pour nous placer dans son histoire. A un moment la caméra se renverse, ce qui ici peut signifier un « Bad Trip » ou encore une longue convulsion cinématographique. Enfin les couleurs dans la scène représentent les humeurs et la psychologie des personnages. Le vert : la maladie et la folie, le rouge : la fureur, Le bleu : la mélancolie, la peine.



II) Le film et les corps



Dès le début, le film présente des danses psychédéliques, qui peuvent sembler étranges voir ridicules. Mais plus intéressant, il présente des corps démembrés, des danses ou les hommes démembres leurs corps et font des positions improbables. Avant cette histoire de LSD, on a déjà une impression de non réalité, de démembrement de la réalité, ce ne sont pas des poses normales. La caméra suit les corps, pendant les danses notamment pendant le plan séquence du début, les corps sont montrés un à un, c’est une sorte de puzzle de mouvements qui, vu d’ensemble, s’assemble bien, mais vu un part un on ne trouve pas forcément sa place. Malgré l’homogénéité du groupe, les personnes ne peuvent faire corps ensemble, on nie toutes individualités et désirs personnels. Le film est une expérience sensorielle, la caméra à l’envers, les flashs, la musique constante déstabilise le spectateur, on est en Bad trip comme les personnages.



III) Le film et les personnages



Les personnages nous sont présentés que partiellement, on connaît leurs gouts en commun pour la danse, nous savons qu’ils ont des origines, des classes sociales et des attirances différentes, mais cela s’arrête là, Nous ne connaissons pas leurs passés qui aura pourtant une influence sur les réactions des personnages. Ils sont énigmatiques, mais plus l’histoire avance, plus on a l’impression de les connaître. Plus les effets du LSD se font ressentir, plus les personnages se dévoilent.
Les personnages ont des origines différentes, le drapeau français brillant au centre de la pièce représente le rêve multiculturel de ces personnes. Ce rêve Français qui se transforme en cauchemars. Ce drapeau qui devient une blague, quelque chose de ridicule pour les personnages.



IV) Le film et le LSD



Que ce soit les personnages ou les techniques cinématographiques, le film est une prévention contre la drogue. On peut assister a tous les effets de LSD :


• Hallucination visuelle et sonore : On comprend que les personnages regardant dans le vide voient des choses que nous ne pouvons pas voir et que d’autres entendent autre chose que la musique


• Voyage intérieur et mystique qui peut aller de l’extase à la terreur : On peut le voir avec le personnage principal, la chef de groupe, qui passe de l’euphorie a la terreur en une scène.


• Augmentation du rythme cardiaque : Qui se caractérise dans le film par la musique qui va de plus en plus vite


• Tremblement, bouche sèche, sueur et sensation de froid : que l’on peut remarquer chez certains personnages.


Le Bad trip est très clairement représenté et se caractérise par :


• Angoisse et perte totale de ses émotions : Que la chef de groupe, la chorégraphe et autres personnages représentent bien


• Passage d’inertie à excitation : Tout au long nous pouvons remarquer des personnages qui passent d’allongés a dansant.


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Noctibule
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le 20 sept. 2019

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