Disparu en 2016, Vilmos Zsigmond n'aura pas pu voir ce beau documentaire qui lui fut consacré, le premier du genre consacré à un chef opérateur. Dans une carrière longue de plus de soixante ans, Zsigmond est surtout connu pour Rencontres du 3eme type (qui lui fera gagner son seul Oscar), Delivrance, Voyage au bout de l'enfer, et sa collaboration avec Brian de Palma dont le sommet fut sans doute Blow Out.
On y retrouve plusieurs personnes avec qui il a collaboré, comme John Boorman, Jerry Schatzberg, Ivan Passer, ou encore Peter Fonda, lequel commente très justement le plan d'ouverture de L'homme sans frontière.Mais aussi des directeurs de la photo à l'image de Caleb Deschanel, Bruno Delbonnel, Pierre-William Glenn et Darius Khondji, lequel est à l'origine de la rencontre entre le réalisateur du documentaire, Pierre Filmon, et Zsigmond dont l'amitié à l'image n'est pas feinte.
Ce dernier sur son enfance hongroise et le régime communiste qui l'a fait fuir vers l'Amérique pour des productions Roger Corman, mais dont le travail sera vite remarqué par des réalisateurs comme Robert Altman.
C'est souvent intéressant par les anecdotes de Zsigmond sur sa carrière, mais on peut regretter que ça soit assez peu sur la technique, comme la composition de tel ou tel plan. Au fond, ce documentaire paie un peu son manque de budget, avec une quasi-absence d'archives, des extraits de films assez courts, et une image par moments assez moche, car on passe du numérique au smartphone.
De plus, certains films comme Obsession ne sont pas du tout évoqués ; étonnant. Enfin, la durée du documentaire, 78 minutes, est vraiment très courte pour ne parler qu'en survol de l'immense filmographie de Zsigmond.
Mais il reste de beaux moments, comme la rencontre avec John Travolta et Nancy Allen pour Blow Out, et comme je le disais, cette discussion en fil rouge entre le le réalisateur et son acteur, et on a là, malgré mes griefs, un beau documentaire pour qui s'intéresse à la photo dans les films.