Want a cigarette ?

Les problèmes de couples et les femmes fortes ont toujours majoritairement été au cœur du cinéma de Mike Nichols (en même temps j'en ai vu que cinq avec celui-ci donc ce n'est pas très représentatif) et c'est ainsi que l'on se retrouve devant une rom com ou presque. Eh oui car si le film a tout d'une rom com hollywoodienne avec son affiche, son casting bankable et son synopsis qui nous promet des chassés-croisés entre divers personnages, le film traite en réalité son ou ses sujets avec beaucoup plus de "sérieux" mais surtout de réalisme.

Le film m'a en effet par moments fait penser à "Virginia Woolf" dans des échanges très crus et violents entre les personnages et je pense notamment à un échange entre Anna et Larry particulièrement prenant, à la fois pour les personnages et le spectateur qui se retrouve au cœur d'une dispute terriblement réaliste. Et c'est ce que le film fait en permanence, il s'amuse à continuellement déstabiliser le spectateur en naviguant entre mensonges et vérités crues et nous ramène ainsi à notre propre condition d'humain et à ce qu'il y a de plus moche en nous comme de plus beau. Alors certes, c'est très niais dis comme ça mais c'est pour appuyer sur le fait que nous sommes loin de la comédie romantique classique et de tous les clichés qui vont avec.

Ce qui rend d'ailleurs le film imprévisible puisque nous sommes effectivement dans des chassés-croisés étalés dans le temps, un peu à la manière de "Quand Harry rencontre Sally" mais en moins drôle, et on ne sait pas si Anna et Dan, les deux personnages qui s'aiment réellement vont finir ensemble ou non. Mais là non plus, le film n'est pas si simple car Anna aime aussi Larry et Dan aime Alice, une jeune femme assez mystérieuse et excentrique qu'il a rencontré quelques temps plus tôt. D'ailleurs, le début et toute l'introduction vont très vite, dans les rencontres etc. alors qu'ensuite, le film prend parfois inutilement son temps.

Malgré son sujet très intéressant et la manière de les traiter qui l'est tout autant, je trouve que le film souffre parfois de son rythme lent qui est voulu mais qui lâche bien souvent le spectateur. Ce qui peut également perdre le spectateur, c'est la temporalité du film qui est très floue et bordélique, qui fait beaucoup de va-et-vient quand elle ne fait pas des sauts dans le temps sans le préciser clairement, à l'image des relations entre les personnages certes mais ce qui a tendance à rendre le film autant artsy que confus.

"Closer, entre adultes consentants" est donc globalement un bon film avec d'excellentes idées et surtout d'excellents dialogues mais qui est parfois un peu longuet.