What an ocean but a multitude of drops ?
ATTENTION, ART & ESSAI !
Sous les sonorités si particulières du "Cloud Atlas Sixtet", on se laisse bercer. On tombe dans une contemplation, un calme dont on n'émerge qu'à regret presque trois heures plus tard.
Ce film est une pure réussite. Un scénario atypique, où se mêlent la certitude de l'éternel recommencement et une variété incroyable de personnages, tous entremêlés dans diverses époques et dans l'un des deux camps.
Un camp pour le conformisme, l'autre pour le changement. Sous différentes époques et sous différents prétextes. J'ai adoré le rythme particulier, lancinant et pourtant de plus en plus halletant. Impossible de deviner ce qu'il va se passer.
L'histoire, extrêmement bien ficellée, est mise en scène avec une ingéniosité que je n'avais pas retrouvée depuis Watchmen.
La ramification s'entremêle dans différentes époques, différents partis. Chaque histoire est racontée sous forme de bribes, savamment distillée pour garder et suspens et cohérence. Mais il faut être patient, car l'histoire se construit comme un jeu d'échec. On ne voit pas où les auteurs veulent nous emmener avant la fin, inutile d'en parler sans spoiler, mais on la savoure. Comme on savoure la dernière gorgée d'un vin fin et racé.
Chaque personnage vous emmène dans sa vision, son époque. Et bien sur se confronte à ses propres démons. Mais la mise en scène, la photographie et les ambiances musicales sont de purs chefs d'oeuvres. Là où les deux derniers Matrix se perdaient dans un déluge d'effets spéciaux et en lourdeurs narratives, ici tout est fluide, efficace et... Beau. Putain que c'est beau. Et je ne parle pas que des graphismes, qui sont vraiment totalement accessoires.
Je parle de l'ambiance. De la musique, des plans de caméras, ou des dialogues, plus souvent sussurés que hurlés avec un "fuck" entre chaque nom. Je parle du lyrisme, de la qualité des dialogues, des contrastes exposés avec brio et originalité.
L'action est dans ce contexte souvent montrée sous un angle différent. On ne s'en sert jamais comme d'un prétexte. On montre, objectivement. on joue sur les contrastes, où le poids des mots est souvent plus cruel que les images.
Mais certains passages sont mémorables, autant pour le jeu des acteurs, d'une incroyable finesse, que pour le poids de l'image.
Côté technique, on découvre des effets spéciaux souvent discrets, toujours soulignant ou servant directement l'action en cours.
Bref, j'adore !